Si Muh U M’Hand ressuscité

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Un vibrant hommage fut rendu, hier, à Si Muh U M’hand, à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou. 

L’évocation a été est organisée, à l’occasion de l’anniversaire de la mort du poète, par la direction de la culture et le comité des activités culturelles et artistiques de la wilaya, en collaboration avec l’association culturelle portant le nom du défunt. Si Muh U M’Hand est décédé faut-il le rappeler le 28 décembre 1905. Hier donc, il a été procédé au dépôt d’une gerbe de fleurs sur sa tombe à  Assekif N’Tmana, à Aïn El Hammam. Une délégation composée d’une vingtaine de poètes et membre de la direction de la culture de la wilaya a fait le déplacement sur les lieux où elle fut accueillie par le maire de Aïn El Hammam et une foule nombreuse. Tout le beau monde s’est ensuite recueilli sur la tombe du regretté poète.  Parallèlement, une exposition  de livres et articles s’est tenue au niveau du hall de la maison de la culture, elle dura toute la journée. Par ailleurs, un récital poétique a été tenu dans l’après-midi. Une projection du film «  si muh u m’hend l’insoumis » de Lyazid Khoudha, était également au menu. Si Mohand est né vers 1845, selon certains historiens. Il faut dire que la date de sa naissance est approximative du fait que l’état civil en Kabylie n’a pas eu d’existence officielle avant 1891. Il naquit donc dans l’ancien village de Chéraïouia où son père Mouhand Améziane Ou Hammadouche, originaire de Aguemoun, s’était réfugié pour échapper à une vendetta. Il a appris le droit musulman de son oncle paternel, Cheikh Arezki Ou Hammadouche, qui était maître en droit musulman. Si Mohand commença ses études dans la Zaouia de son oncle avant de rejoindre l’importante zaouïa de Sidi Abderrahmane Illoulen (Michelet). En 1871, lors de l’insurrection, la famille s’est engagée aux côtés de Cheikh El Mokrani contre la colonisation de la Kabylie. Le père, Mehand Améziane, fut exécuté à Fort-National, l’oncle Arezki déporté en Nouvelle-Calédonie et leurs biens confisqués au profit de l’Etat. La famille ruinée et anéantie se dispersa, la mère se retira dans la nouvelle Chéraïouia avec son jeune fils Méziane et là commença la vie de vagabond de Si Mohand, errant de ville en ville. Si Mohand passa ensuite sa vie d’errance entre la Kabylie et la région de Bône (Annaba) où de nombreux Kabyles travaillaient comme ouvriers agricoles ou comme mineurs. Un autre de ses oncles, Hend N’Aït Saïd, était d’ailleurs installé dans les faubourgs de Bône.  Si Mohand mourrut en 1905 à l’hôpital des Soeurs Blanches de Michelet en laissant derrière lui une œuvre très importante. 

         

 M.O.B 

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