C’est un jeune peintre, fils d’instituteur. Djillali Salhi est né le 20 Avril 1988 à Aït Freh, dans la daïra de Larbaâ Nath Irathen. Ses nombreuses toiles ornent, depuis le 26 décembre passé et jusqu’à aujourd’hui, les murs de la salle d’exposition Mohamed Zmirli de la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou. Cette exposition est sa deuxième, après celle qui a eu lieu du 29 au 31 Octobre dernier, au centre culturel de Larbaâ Nath Irathen. Ses tableaux attirent les regards par leur simplicité et le coup de pinceau bien particulier de l’artiste, âgé seulement de 24 ans. Il utilise la peinture à l’huile, l’acrylique, le crayon et le fusain. Autodidacte, Il est intéressé par son environnement et l’histoire de sa région (porte de l’ancien Fort National), mais il est également marqué par les évènements de sa jeune vie. La date du jour de sa naissance illustre bien son état d’esprit. Il se plait à peindre, et il le fait très bien d’ailleurs, les artistes qu’il connaît et apprécie, notamment Lounès Matoub dont il se souvient fort bien malgré son très jeune âge. « Cet artiste m’a marqué ! », dit-il souvent. Aït Menguellet, Idir, Slimane Azem, Issiakhem et Taous Amrouche, entre autres hommes et femmes d’art et de littérature, font partie de son Panthéon. Originaire de Larbaâ Nath Irathen, et intéressé par l’Histoire, il est également en admiration devant l’une des figures emblématiques de la Révolution Algérienne et architecte du congrès de la Soummam, Abane Ramdane, sans oublier la Kahina et Lalla Fadhma N’ Soumeur. Tous ces personnages ont été objets de son inspiration, et leurs portraits suscitent l’admiration du public. Son voyage à Hassi Messaoud lui a également permis de revenir avec de nouvelles inspirations et de nouveaux sujets d’œuvres : Ghardaïa, les palmeraies et le vaste Sud algérien. Il s’inspire aussi de tout ce qui l’entoure, le barrage de Taksebt, le bijou kabyle, la jarre, la cruche, tous ces symboles de sa région habitent depuis longtemps déjà ses tableaux. « Mon premier dessin, un paysage, je l’ai fait au primaire. Il a plu aux instituteurs et à mes camarades de classe. Il a même orné l’un des murs de notre salle de classe et j’en ai peints d’autres pour les autres classes. C’était magnifique et amusant à la fois pour le jeune écolier que j’étais ! Au CEM, je suis passé à un autre domaine, celui des portraits. Mon premier fut celui de Matoub, ensuite ce fut Aït Menguellet et d’autres artistes qui ont constitué les sujets de mes tableaux. Et depuis tout ce temps, je ne cesse de peindre, m’inspirant de tout ce qui attire mon regard ». Parallèlement à son art, Salhi Djillali n’a pas délaissé ses études. Il vient en effet de décrocher une licence en Economie, option finances banque, à l’Université Mouloud Mammeri. Concernant ses projets, ils sont très ambitieux.Même si pour l’heure il dit se contenter d’expositions à l’intérieur de la wilaya, il projette d’exposer ses productions à travers tout le territoire national, à commencer par Bouira, Béjaïa, Boumerdès et Alger : « Je tenterai également d’exposer à l’Université qui m’a formé et m’a permis d’obtenir ma licence ». Son parcours s’annonce très long et le jeune artiste a toutes les qualités pour réussir!
Arous Touil