Tikjda affiche complet !

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Même si on a tendance à parler de fêtes de fin d’année au pluriel, en vérité dans notre culture, seul le réveillon de la Saint Sylvestre est relativement « fêté », la nuit du 31 décembre, tout en évacuant la dimension biblique et étymologiquement liée à l’événement. En fait, le 31 décembre n’est qu’une opportunité pour des Bouiris de festoyer. Et s’ils sont relativement nombreux à vouloir marquer l’événement annuel, il n’en demeure pas moins qu’en termes de prestations de service et d’infrastructures d’accueil, les bouiris sont plutôt mal logés. Pour une population estimée à plus 700.000 habitants, seul deux hôtels répondant plus ou moins aux normes requises existent à Bouira. Le premier, Le Royal en l’occurrence, est le seul à prévoir un programme spécial réveillon, en mettant à la disposition de ses clients deux restaurants et un night-club. A la réception, Boualem B. nous explique que l’établissement, et comme à chaque année à la même période, affiche complet. Paradoxalement, peu de Bouiris y font leurs réservations. Le plus gros des clients viennent des wilayas limitrophes. A la question de savoir si l’hôtel compte des familles parmi ses résidents, notre interlocuteur répondra que non. Ce qui ne veut pas dire forcément que des familles à Bouira ne fêtent pas le nouvel an. En fait, elles préfèrent d’autres destinations, notamment le Maroc et la Turquie. La Tunisie, jadis affectionnée, est devenue moins fréquentable depuis l’avènement de la révolution du jasmin. Cependant, les prestataires de service, les agences de voyage notamment, affirment que les habitués du réveillon à l’étranger comptabilisent cinq à six fois le SNMG. C’est dire que le citoyen lambda peut toujours rêver. L’hôtel Sofy, la deuxième infrastructure implantée au centre-ville, ne marquera pas l’événement, comme à son habitude, apprendra-t-on au niveau de la réception de l’établissement, pourtant équipé et doté de toutes les commodités requises. On ne peut bien sûr pas parler de réveillon sans évoquer l’incontournable Tikjda. Le site, mis en veilleuse pendant la dizaine d’années que l’on qualifie de décennie noire, commence depuis peu à respirer la vie. L’entêtement du wali de Bouira à y « institutionnaliser » un festival, a largement contribué à casser le mur de la peur, et donc à réconcilier la population avec l’un des sites le plus en vue à travers le territoire national. Bien évidemment, la notoriété de Tikjda dépassant les frontières de Bouira, voire du pays, la demande ne peut que dépasser l’offre. C’est ce que nous a confirmé M. Meziani, DG du CNSLT (Centre National des Sports et Loisirs de Tikjda), en nous informant que l’hôtel affiche déjà complet. Et comme prévisible, notre interlocuteur nous confirme que les clients sont quasiment de toutes les wilayas du pays. A souligner, aussi, qu’il s’agit essentiellement de familles venues profiter du paysage féerique et du programme spécial réveillon concocté par le CNSLT. Cela étant, le commun des citoyens, même modestement, ne manquera pas de marquer l’événement en achetant la fameuse bûche, la nuit du 31 décembre, pour la déguster après un couscous bien garni.

S. O.A

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