«Très content d’être à Tizi-Ouzou»

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Une conférence de presse a été animée, lundi dernier, au niveau du petit théâtre de la Maison de la culture Mouloud Mammeri, par la star de la chanson du Souf, Abdallah El Menaï, avant de se produire sur la scène de la salle de spectacles de l’enceinte culturelle, en présence de M. Ould Ali El-Hadi, directeur de la culture de Tizi-Ouzou,  « Aujourd’hui, je suis très content d’être à Tizi-Ouzou, c’est un honneur pour moi de me produire devant le magnifique public kabyle », dira d’emblée El Menaï. Et d’enchainer en résumant brièvement son parcours musical. Ainsi, on saura qu’après le décès de son père, en 1959, El Menaï s’est installé à Paris où il a intégré le monde musical au sein de l’émigration et il a réussi à s’imposer en tant que musicien dans le cadre du programme de l’Amicale des Algériens en Europe, avant de rentrer définitivement en 1970 au pays où il sera forgeron le matin et artiste le soir. Mais c’est en 1976 qu’Abdallah El Menaï se voit consacré en tant qu’artiste chanteur à travers le territoire national par le biais de la télévision. Et c’est de là que la carrière de ce grand interprète du Souf a pris de l’ampleur.  Selon l’interprète de la célèbre chanson Ya bent el ardjoun, «la culture demeure malheureusement malade en Algérie. Vous imaginez, ces 25 ou 30 dernières années, nous n’avons vu émerger aucune vedette sur la scène musicale. Aucun n’a réussi à se démarquer comme l’ont fait précédemment Ait-Menguellet, Kamel Hamadi, Nouara et autres. Auparavant, on voyait, chaque année, une nouvelle étoile venir embellir la scène artistique. Ce n’est malheureusement plus le cas aujourd’hui. Il faut critiquer ces jeunes artistes et cesser d’encourager la médiocrité afin qu’ils se remettent en question et améliorent leur niveau. Nous avons de jeunes talents exceptionnels, mais malheureusement, la télévision algérienne n’a jamais, ne serait-ce qu’une fois, essayé de les honorer ou de les encourager. Je n’ai pas arrêté de leur dire que s’ils veulent que l’émission Alhan wa chabab réussisse, ils devraient donner un peu plus de considération à ces jeunes talents qui sont dans les écoles de musique et le mouvement associatif, El Kechafa (Scouts) notamment».  Le chantre de la chanson du Souf précisera qu’il a toujours été un fan de Jacques Brel, une pointure de la chanson française. « J’aurais aimé marquer la scène artistique, comme l’a fait Jaques Brel, dont je suis un grand fan, dans la chanson française». Interrogé sur un éventuel duo avec le maitre de la chanson Kabyle, Lounis Ait-Menguellet, El Menaï précisera : « J’aimerais bien faire un duo avec Lounis. Ça serait avec joie. Car c’est un grand artiste que je respecte et j’estime énormément. C’est une star incontournable, que ce soit pour ses écrits ou pour sa musique. C’est la fierté de l’Algérie, de même que pour Idir ». Par ailleurs, El Menaï dira également, au sujet de l’hommage qui lui a été rendu : « Je m’attendais à cet hommage. Je savais que ça allait arriver, mais je ne voulais pas m’imposer durant cette semaine culturelle d’El-Oued à Tizi-Ouzou. Mais comme les responsables de la culture de Tizi-Ouzou ont insisté pour organiser cet hommage, je n’ai pas pu dire non. Je tiens à les remercier du fond du cœur pour cette magnifique initiative. C’est un honneur pour moi d’être en Kabylie et en compagnie des Amazighs, les vrais hommes. Tout est beau et différent à Tizi-Ouzou. Vous êtes un peuple unique et magnifique que j’aime énormément ». Abdallah El-Menaï conclura en déclarant : « Je n’ai pas de nouveautés dans le domaine musical. Maintenant, je compte me consacrer au cinéma. La chanson Ya bent el ardjoun raconte une belle histoire que je compte adapter au cinéma prochainement ».  

Samira Bouabdellah

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