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Les raisons de l’instabilité du prix

La wilaya de Bouira, une des premières à l’échelle nationale en matière de production de pomme de terre, n’arrive toujours pas à proposer ce tubercule à des prix raisonnables. 

Un comble lorsqu’on sait que la plaine des Arribs d’Aïn Bessam et les plateaux d’El Esnam, à eux seuls, comptabilisent plusieurs centaines d’hectares fertiles destinés uniquement à la production de pomme de terre. Pourtant, sur les différents marchés de fruits et légumes du chef-lieu de wilaya, les prix affichés ne reflètent guère cette prospérité. Les prix de ce légume oscillent entre 45 et 55 dinars le kilo avec, en plus, un bon quota de terre qui emballe chaque tubercule. Pour ce qui est de la pomme de terre cultivé dans le sable, cette dernière se monnaie un peu plus cher étant donné qu’elle est récoltée dans les wilayas du sud du pays. Un écart de 5 à 10 dinars selon la qualité et le calibre proposé à la vente. Toutefois, sur le tronçon de la RN15 et même sur la RN26 entre Chorfa et Tazmalt, ce légume est vendu à 30, 40 dinars le kilo. Un prix qui ne s’explique pas pour les citoyens de Bouira. « Comment se fait il que les prix de la patate sont abordable dans une région où on ne les cultive pas ? » Une question à laquelle répondra volontiers un revendeurs de pomme de terre qui nous avouera que sa marge bénéficiaire est assez suffisante : « Chaque semaine je me rends à Mascara pour acheter un chargement de pommes de terre, entre les frais du trajet, mes charges et celles du camion, je retrouve largement mon compte en les revendant à 35 dinars le kilo. Je les écoule des fois à 25 dinars pour les clients qui en achètent une grande quantité ». Ainsi en parcourant quelques dizaines de kilomètres entre Chorfa et Bouira, le consommateur pourra acquérir les tubercules à des prix défiant toute concurrence pour une pomme de terre de qualité tout comme celle produite dans la wilaya, mais pour quelques dinars de moins. Il faut dire également que certains jeunes trouvent en cette saison de récolte des pommes de terre, l’occasion de se faire un peu d’argent de poche en se rendant dans les champs de patates pour arracher les tubercules oubliés. C’est ainsi que tout le long de la RN05, et même sur le tronçon d’autoroute est-ouest entre El Esnam et Bouira, que sont proposés à la vente des sacs d’une trentaine, voire une quarantaine de kilo de pommes de terre pour des prix assez alléchants. L’automobiliste, de passage, pourra acheter un de ces sacs moyennant 400 à 600 dinars, selon la quantité. C’est-à-dire que le prix de revient de ce tubercule au kilo oscille entre 10 et 20 DA. 

 

Hafidh B.

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