Le prix Interallié 2005 a été attribué à Michel Houellebecq pour La possibilité d’une île (Fayard), a annoncé mardi le jury.Il l’a emporté au 4ème tour par 7 voix contre 3 à Marc Dugain pour La malédiction d’Edgar (Gallimard) et 1 à Frédéric Mitterrand pour La mauvaise vie (Robert Laffont). »Je suis bien là, je suis plutôt content. C’est normal que j’aie eu un prix, d’une manière ou d’une autre, sinon il y aurait une espèce d’illogisme qui serait choquant », a dit le romancier qui a « raté » le Goncourt la semaine dernière.En réponse à une question, il a dit qu’il n’était pas « surpris » par les actuelles violences urbaines mais qu’il n’avait « pas d’opinion sur le fond pour n’avoir pas vécu assez longtemps en banlieue ».A la question de savoir si la banlieue pourrait être pour lui un sujet de livre, il répond que pour en faire un roman, il faut que le sujet lui ait « tenu à coeur depuis longtemps » et répète qu’il n’est pas « resté assez longtemps en banlieue ». « On n’a pas beaucoup hésité », a dit le président du jury Jean Ferniot rappelant que « par le passé certains lauréats ont été élus après 13 ou 14 tours ». »Houellebecq était nettement au dessus des autres auteurs candidats au prix. Les thèmes abordés dans son livre, autour notamment de l’avenir, étaient très porteurs », a-t-il ajouté.Il s’agit du 70ème prix Interallié. Il est généralement attribué à un journaliste. A ce sujet, Jacques Duquesne, membre du jury, a déclaré : « Certes Houellebecq n’est pas journaliste, mais selon nos statuts, le prix va +de préférence+ à un journaliste. Par exemple, Sébastien Japrisot a eu le prix Interallié (en 1991) pour +Un long dimanche de fiançailles+ et il n’était pas journaliste ».L’an dernier, l’Interallié avait été attribué à Florian Zeller pour La fascination du pire (Flammarion).Dès cet été, Michel Houellebecq faisait figure de favori pour le Goncourt mais il a été doublé par François Weyergans (Trois jours chez ma mère/Grasset).La possibilité d’une île est un livre de science-fiction sur la hantise du vieillissement et le rêve de l’éternelle jeunesse, assorti d’une critique radicale de notre société vue par un humoriste cynique.
