La contestation dans le secteur du logement reprend de plus belle au niveau du chef-lieu de la wilaya de Bouira.
En effet, dans la fin de l’après-midi d’avant-hier, plusieurs dizaines d’habitants des différents haouchs du quartier dit Château, sont descendus dans la rue pour crier leur colère et dénoncer ce qu’ils qualifient d’injustice. Vers 16h30, plusieurs manifestants en majorité des jeunes, ont barricadé la route à l’aide de pneus incendiés, de troncs d’arbres et autres blocs de pierres. La principale revendication des protestataires était l’accession à des logements décents et la démolition de leur taudis : « nous en avons assez de nous faire rouler dans la farine, nous voulons nos logements !», ont-ils scandé. Au fil des minutes, d’autres habitants se sont joints à la manifestation et ont lancé à l’adresse du chef de daïra de Bouira et du premier magistrat de la wilaya : « Des promesses, toujours des promesses! Les autorités, à leur tête le wali, nous ont promis de nous reloger, mais nous constatons que ce n’étaient que des paroles en l’air ». D’autres ont souligné le fait qu’ils ont déposé des dossiers de relogement depuis 2001 et qu’à ce jour, toutes leurs doléances sont restées vaines. Devant le dispositif impressionnant de forces anti-émeute, dépêchées sur les lieux pour prévenir tout débordement, certains contestataires ont lancé aux policiers : « Laissez-nous crier notre colère, nous sommes dans une misère extrême! ». Après plus de trois heures de manifestations, les citoyens se sont dispersés dans le calme, en promettant de revenir à la charge si aucune réponse favorable n’était donnée à leur réclamation. Notons enfin qu’aucun responsable n’a daigné se déplacer et venir à la rencontre des protestataires. Ces derniers, ont pris acte de cela, en déclarant : « voilà la preuve du mépris auquel nous sommes confrontés ». Pour rappel, d’autres locataires des différents Haouchs de la rue Abane Ramdane, située en plein cœur du chef-lieu de la wilaya, avaient manifesté le mois dernier, pour les mêmes raisons.
Ramdane B.

