Les débits et commerces de boissons alcoolisées poussent dans la vallée de la Soummam comme des herbes folles à la belle saison. Un véritable pied-de-nez à l’endroit de la puissance publique, qui peine à exercer son pouvoir de régulation et de contrôle de cette activité interlope. « On parle régulièrement de la saisie de quantités de bouteilles d’alcool, pourtant ce commerce n’a jamais été aussi florissant et ses acteurs ne sont pas inquiétés outre mesure », affirme le propriétaire d’un bar, situé à la périphérie de la ville d’Akbou. « De Tazmalt à El Kseur, en passant par Akbou et Sidi Aich, il n’y a pas une seule contrée à être épargnée par ce commerce illicite », soutient un quadragénaire tenant une boutique d’Alcool au centre d’Ighzer Amokrane. « Ces commerçants exercent en toute quiétude et nous font une concurrence déloyale », s’offusque-t-il. Et de soutenir que des commerçants dûment inscrits au registre de commerce ont dû abandonner leur activité ou verser dans l’informel pour se soustraire, eux aussi, aux pressions fiscales. D’aucuns parmi les opérateurs, qui ont pignon sur rue dans la vallée de la Soummam, estiment que la politique de prohibition menée, depuis une dizaine d’années, par les pouvoirs publics, de même que le régime fiscale auquel est assujetti ce commerce, sont pour beaucoup dans l’émergence du marché noir, qui n’en finit pas d’essaimer. « Il ne faut pas perdre de vue qu’en sus du fait qu’il échappe à la morale publique, ce commerce est un lieu de prédilection pour la criminalité », déclare un intervenant dans la filière. Ainsi, doucement mais sûrement, la filière des boissons alcoolisées s’enlise dans la sphère informelle. Ce commerce underground est autant une niche spéculative pour les barons de l’informel qu’un filon générateur de gros sous pour les intervenants placés au bout de la chaîne. Le manque à gagner pour le trésor public est, naturellement, incommensurable.
N. Maouche.
