Un énorme chantier en attente

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La commune de Maâtkas accuse un énorme retard en matière de développement. Pratiquement, tous les secteurs sont en souffrance. Il faut dire que, par le passé trop peu de projets ont été réalisés. 

Cette commune, totalisant prés de 37 000 habitants répartis sur plus de 45 villages et hameaux, est dans un dénuement criant. Des dizaines de villages ne sont toujours pas raccordés au réseau d’assainissement. À Berkouka, à titre d’exemple, les rejets à ciel ouvert et les fosses septiques sont toujours de mise. El Bir et toute la région basse de Maâtkas souffrent également de l’indisponibilité de l’assainissement et de l’eau potable. Même en hiver, les chefs de familles sont contraints d’acheter de l’eau. Avec la cherté de la vie, les citoyens aimeraient bien en faire l’économie afin de faire face à la misère sociale qui les étreint comme un étau. Le chômage galopant n’est pas fait pour les aider à vivre dans la décence. Concernant le secteur de la culture et du sport, c’est le désert. Les villages, pour la quasi-totalité d’entre eux, ne disposent d’aucun espace de ce genre. Le marasme et la mal vie sont toujours au menu de la population. Au double chef-lieu de commune et de daïra, le constat n’est pas bien meilleur. L’unique salle omnisport disponible est dans tous ses états. Une salle si dégradée qu’elle devient source de blessures et de maladies pour les nombreux athlètes que compte la JSCM. Le stade communal, lancé à grandes pompes depuis le début du mandat de l’exécutif sortant est toujours en chantier. Pire encore, puisque l’APC sortante, ayant rencontré des difficultés relatives à l’existence de poteaux électriques de moyenne tension à proximité a dû se contenter de la réalisation d’une simple aire de jeu dont les travaux n’ont pas été menés à terme. Des fissures sont apparues malgré les travaux de gabionnage réalisés. Son achèvement n’est surement pas pour demain. L’Olympique de Maâtkas a d’ailleurs été contraint de jeter l’éponge, à cause notamment de l’indisponibilité d’un stade et du manque de moyens financiers. Pour ce qui est de la maison de jeunes, ses activités sont très limités, voire nulle, pendant toute l’année. Le nouveau maire, questionné à ce propos, déplorera : « Le retard est énorme et les négligences sont multiples. Nous allons progressivement mettre les mécanismes nécessaires en vue de redresser la barre. Les citoyens de notre commune comprendront qu’il nous faut un peu de temps pour passer efficacement à l’action. Pour le moment, nous sommes entrain d’établir un constat pour prévoir des actions à même de réparer les dégâts, puis récupérer le temps perdu. Ce qui a été mis à mal pendant des années nécessite, malheureusement, un peu de temps pour être réparé ».                                        

Le nouveau maire rassure

L’autre chantier important, celui portant réalisation d’une crèche communale, est simplement à l’arrêt pour épuisement de budget. Le projet, décroché depuis 2007, est toujours au stade des gros œuvres. La bibliothèque communale n’est pas encore achevée. Le taux d’avancement des travaux est estimé à seulement 80%. C’est dire que le secteur de la culture à Maâtkas est également en hibernation. Les locaux commerciaux, entrant dans le cadre du programme présidentiel qui remonte à plusieurs années, ne sont toujours pas fonctionnels, alors que le chômage bat son plein et malmène des pans entiers de la masse juvénile à Maâtkas. Quant au projet de raccordement au gaz de ville du chef-lieu et de quelques villages de la périphérie, il est, lui aussi, en suspens. Une opposition au niveau du village d’Agouni Bouffal retarde sa mise en service. Les nombreux villages d’Ait Aïssi Ouziane, Bouarfa, Tizi Lilane et Berkouka, pour ne citer que ceux là ne sont pas encore concernés par le gaz naturel, du moins jusqu’à présent. Le réseau routier est, dans sa majorité dégradé et les travaux d’aménagement urbain ne sont pas à l’ordre du jour. Le secteur de la santé est, lui aussi, en piètre état. Le centre de soins, sis au chef-lieu, est démuni de tout. Les quelques unités de soins que l’on peut compter sur les doigts d’une seule main ne prodiguent que des soins rudimentaires. C’est dire que le chantier, qui attend le nouvel exécutif, est pharaonique. Il nécessite un véritable plan de développement et des financements importants en vue de permettre à la commune de Maâtkas de rattraper son retard. « Nous sommes conscients de la difficulté de la tâche qui nous attend, mais nous sommes déterminés à faire le maximum et à multiplier les démarches afin de mener les chantiers en souffrance à terme et décrocher plus de projets, dans les différents secteurs, en vue de redorer le blason de notre municipalité», dira le nouveau maire de Maâtkas.

         

Hocine T.

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