Les bornes-fontaines à l’abandon

Partager

Hormis les deux, situées à proximité du lycée « Ouarzeddine Achour », alimentées par  une source  et  qui continuent, au grand bonheur des citoyens, de couler pratiquement h24, toutes les autres bornes-fontaines de la région sont à l’abandon. Il y a trois années, les autorités communales avaient pourtant décidé de redonner à la cité son lustre d’antan, lorsque l’eau coulait à flots à travers toute la ville, de jour comme de nuit, étanchant la soif des hommes et des bêtes. L’eau provenait des entrailles de la montagne toute proche, et sa distribution se faisait par une conduite qui descendait tout naturellement vers les différentes bornes-fontaines. Cependant, les robinets publics qui existaient depuis la période coloniale disparurent un à un. « L’eau de Tizi-Gheniff est incomparable ! J’avais quatre ou cinq ans, lorsque j’accompagnais  mon défunt grand-père au marché.  Je me souviens encore des emplacements des différentes bornes-fontaines car, je trouvais beaucoup de plaisir, surtout en été à boire directement du robinet qui m’était étrange comme objet. Je me souviens également de ce grand abreuvoir installé près du marché hebdomadaire où venaient se désaltérer des dizaines de bêtes », nous confie Aami Rezki, un retraité qui continue encore à venir s’approvisionner en remplissant ses jerricans près du Lycée Ouarzeddine Achour où une file d’attente se forme sans discontinuer. Notre interlocuteur nous apprendra que c’est à partir de l’année 2004 qu’est réapparue cette eau de source qui ne dépassait pas, avant ça, l’endroit dit Dar Tlam, situé à trois cents mètres environ du lycée.  « L’ancienne canalisation datant de l’époque coloniale était coupée au niveau de l’ancienne menuiserie communale, tout près du lycée. L’ex proviseur du lycée qui venait d’être installé en l’occurrence M. Ahcène  Mellaz, voyant toute cette eau qui se perdait alors que les élèves n’avaient même pas une goutte à boire, décida d’installer une conduite et érigea cette belle borne-fontaine à l’intérieur de l’établissement.  Il permit bien sûr aux citoyens d’en profiter en y accordant un tuyau. C’est à partir de là que les ex responsables locaux saisirent cette occasion pour remettre à l’ordre du jour les bornes-fontaines.  alheureusement, celles-ci fonctionnèrent un certain temps seulement avant d’être abandonnées à nouveau pour devenir au fil du temps de véritables poubelles », regrette  notre sexagénaire qui continue à soutenir que l’eau de Tizi-Gheniff est la meilleure au monde.  C’est donc aux nouveaux élus de redonner son importance et sa place, dans la vie de la cité à ce patrimoine qui se meurt. 

                 

 Essaïd Mouas 

Partager