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Les habitants attendent la régularisation de leur situation

Communément appelé l’étoile, une appellation qui  lui a été donnée par le colonisateur français, au début de l’année 1957, pendant l’opération de destruction massive des villages de montagne, le village Raffour est implanté aux abords de la RN 26, qui le traverse sur plusieurs centaines de mètres, à quelques trois kilomètres à l’Est de la commune de M’Chedallah, dont il relève administrativement. 

Les habitants de ce village ont été installés dans un camp de toile, d’où la première appellation, et contrairement à la plupart des villageois qui ont été recasés, après leur délocalisation de leurs villages respectifs, dans des cités de regroupement. Ce n’est qu’après l’indépendance que le village fut appelé Raffour. Il se compte actuellement parmi les plus importantes localités de la commune de M’Chedallah. Selon le dernier RGPH, Raffour abrite sept milles neuf cent dix sept habitants. L’étoile ou Raffour est aussi la vitrine de cette commune, étant située à l’entrée Est de la daïra de M’Chedallah et aux limites frontalières entre la wilaya de Bouira et sa voisine Béjaïa. Malheureusement, ni le premier critère, ni le second, n’ont pu attirer l’attention des responsables locaux pour faire ressortir les potentialités économiques de cette région, ou prendre en considération le retard qu’elle accuse sur tous les plans. À ce jour, les habitations de Raffour ne possèdent aucun statut, hormis les nouveaux lotissements récemment crées comme Aharache. Les multiples réclamations et autres demandes de régularisation de leurs habitations, adressées par les villageois aux administrations concernées, sont restées lettres mortes. De ce fait, les maisons dressées un peu partout dans ce village ne disposent d’aucun document juridique leur permettant la régularisation et leurs propriétaires. Ils n’ont même pas d’actes de propriétés. L’épineux problème de l’extension du village demeure, également, une équation difficile. En matière d’infrastructures de base, la localité est assez bien dotée. Raffour dispose, en effet, d’une salle de soins, d’une antenne d’état civil, d’une poste, d’un centre culturel, de quatre écoles primaires, d’un CEM, d’un centre de formation et enfin d’un stade combiné de type matico. Toutefois, les citoyens revendiquent toujours un lycée pour les besoins de cette population avoisinant près de huit milles âmes. Raffour avait récemment bénéficié il y a près de deux ans, d’un projet d’implantation d’un détachement de la garde communale, dont les travaux sont toujours en voie de réalisation. Suite à un travail de proximité les élus locaux, en collaboration avec les responsables des différents comités de village, ont réussi après plusieurs sorties d’inspection sur le terrain à dénicher une petite parcelle de terrain, à une dizaine de mètres d’un grand ravin au bord de la RN 26, pour l’implantation de cette structure de sécurité tant attendue. Le réseau principal d’eau potable qui alimente la totalité des foyers de Raffour date de l’époque coloniale. En plus des multiples fuites qui se signalent quotidiennement sur ce réseau, les canalisations sont réalisées en amiante. Une matière provocatrice de graves maladies dont le cancer. Malgré son inscription à maintes reprises, le projet de la rénovation de cette canalisation n’a toujours pas été retenu par les administrations compétentes de la wilaya de Bouira.

B.S.

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