Depuis la fin de l’été dernier, la ville de Tigzirt-sur-mer connaît un remue-ménage sans précédent dans ses parties orientales, en raison des travaux de réalisation du plus grand et du plus important projet, depuis l’indépendance, voire depuis sa création par l’administration coloniale au milieu des années 1860.
Ce gigantesque projet, débloqué dans le cadre d’un plan sectoriel de développement, consiste à alimenter les habitations et les infrastructures en gaz naturel avant la fin de l’année en cours. Les résidents, tout heureux de la perspective, rencontrent différentes équipes d’exécution de travaux, allant de l’installation des réseaux d’alimentation à la pose des compteurs en passant par l’étude des branchements collectifs et individuels. Résultat, la circulation automobile devient de plus en plus difficile, notamment sur la route de Tifra et sur la RN24. De plus, les travaux effectués, notamment dans leur phase de remise en l’état, agace de plus en plus les citoyens. En effet, toutes les ruelles alimentées en cette précieuse « denrée », sont dans un état lamentable. La circulation devient un véritable casse tête chinois pour les usagers. Les conduites d’alimentation, recouverte de terre après le passage de la tuyauterie, se transforment en rigoles sous le poids d’incessants va-et-vient des camions, après les dernières pluies. Les ruptures des conduites d’alimentation en eaux potables et des réseaux d’assainissement ainsi que les gravats, laissés sur les accotements, en ont rajouté une couche. Partout sur le tracé les citoyens pataugent dans la boue et la gadoue. Le comble, c’est que pour l’heure, même les autorités locales, issues du dernier scrutin et tout récemment installées, ne semblent point se préoccuper du problème, tellement occupées à gérer leur situation politique des plus controversées. Autrement dit, l’entreprise réalisatrice du projet a les coudées franches pour mener sa mission loin de tout contrôle. À moins que les citoyens, qui disent sentir « le gaz leur monter dans les narines », ne forcent les travailleurs à plus d’efficacité.
Mohammed Ghernaout

