650 otages libérés et 18 terroristes tués

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18 terroristes éliminés et 650 otages libérés, tel est le dernier bilan de l’assaut donné depuis jeudi, par les forces spéciales de l’ANP contre les éléments armés ayant attaqué le site gazier de Tiguentourine, à In Amenas dans la wilaya d’Illizi.

L’opération des forces spéciales nationales était toujours en cours, hier vendredi, contre les assaillants islamistes retranchés dans le complexe gazier après avoir pris en otage des dizaines de personnes, indiquaient, à la mi-journée d’hier, des sources sécuritaires. « Il y a encore un groupe retranché » dans le complexe d’In Aménas, à quelque 1.300 km au sud-est d’Alger, non loin de la frontière libyenne, a indiqué cette source à l’AFP, expliquant qu’il était « difficile de parler alors que l’opération est toujours en cours ». L’APS, pour sa part, annonçait, dès la matinée, la fin de l’assaut mené depuis la veille, au niveau de la base de vie, citant des services de la wilaya. L’offensive menée par les forces spéciales de l’ANP, dans une action terrestre, a pris fin au niveau de la base de vie où le plus grand nombre d’otages étaient retenus, ont ajouté les mêmes sources, précisant que des otages étaient, par contre, encore détenus au niveau de l’usine de traitement de gaz de Tiguentourine, qui est toujours encerclée par les forces spéciales de l’ANP. Selon un bilan provisoire, établi hier en fin de matinée, 650 personnes, dont 573 Algériens et «  plus de la moitié des 132 otages étrangers », ont été libérées.  « Les forces spéciales de l’Armée nationale populaire (ANP) tentent encore de parvenir à un dénouement pacifique, avant de neutraliser le groupe terroriste qui s’est retranché dans la raffinerie et libérer un groupe d’otages encore détenu. Le bilan exhaustif n’est pas encore établi et certains travailleurs étrangers du site gazier s’étaient mis aux abris dans divers points du site. D’autre part, l’installation gazière a été mise hors service pour éviter les risques d’explosion », indique une source sécuritaire citée par l’APS. Des informations ont fait également état d’un terroriste, parmi les ravisseurs, qui a été capturé vivant lors de l’assaut. Celui-ci aurait déclaré que son groupe est composé de 32 individus. Il a confirmé qu’ils appartiennent aux « signataires par le sang » affiliés à Katibat El Moulathamine (Enturbannés) de Mokhtar Ben Mokhtar. Des sources concordantes affirment, en effet, que le groupe terroriste est composé d’une trentaine d’éléments. « Le groupe est très lourdement armé y compris de missiles, de lance-roquettes et autres armes de guerre », a indiqué une source rapportée par l’APS. Par ailleurs, une source sécuritaire a indiqué à la même agence que 18 terroristes ont été mis hors d’état de nuire lors de l’assaut et que « le reste du groupe se trouvait toujours retranché au niveau de l’usine de traitement de gaz où l’assaut se poursuivait, hier en fin d’après-midi, avec la libération de nombreux otages ». Le groupe pétrolier britannique BP a annoncé que trois vols avaient quitté l’Algérie, jeudi, avec onze de ses employés ainsi que « plusieurs centaines » de salariés d’autres entreprises, et qu’un quatrième vol était prévu vendredi. « Il y a eu dans l’assaut des morts et des blessés », selon le ministre de la Communication Mohamed Saïd, qui n’a pas donné de bilan précis. Il a rappelé que toutes les dispositions ont été prises dans le souci de préserver les vies humaines et d’aboutir à un dénouement heureux, mais « le jusqu’au-boutisme des terroristes » a conduit à cette opération militaire. Peu avant midi, l’agence officiel, se référant à des sources sécuritaires, rendait public un premier bilan qui faisait état de la mise hors d’état de nuire de 18 terroristes du groupe qui a investi le site gazier de Tiguentourine par les forces spéciales de l’Armée Nationale Populaire. Selon un porte-parole des islamistes, cité par l’agence mauritanienne ANI, l’assaut a fait près de 50 morts, 34 otages et 15 ravisseurs. Mais Alger a jugé ce bilan « fantaisiste ». « A la base, les terroristes avaient pris contact avec ANI pour lui donner l’exclusivité d’où ces chiffres fantaisistes », commente-t-on. Le groupe islamiste a menacé de mener « plus d’opérations », selon un de ses porte-paroles cité par l’agence mauritanienne en ligne Nouakchott Information.

Un rescapé libéré raconte…

« Ça tirait beaucoup par séquences… », témoignait un rescapé français sur  Europe 1. Il a affirmé s’être caché sous son lit pendant 40 heures. « Il y a des terroristes qui sont morts, des expatriés, des locaux. Lors du début de la prise d’otages, mercredi matin, j’ai entendu énormément de coups de feu. L’alarme, suite à laquelle nous devons rester sur le lieu où nous sommes, s’était déclenchée. Je ne savais pas si c’était un exercice ou si c’était vrai. Personne ne s’y attendait. Le site était protégé. Il y a des forces militaires sur place. Je suis resté caché pendant presque 40 heures dans ma chambre. J’étais sous le lit, j’ai mis des planches un peu partout au cas où… J’avais un peu de nourriture, un peu à boire, je ne savais pas combien de temps cela allait durer ». Et de poursuivre : « C’était des militaires habillés en vert. Je pense que c’était des militaires algériens. Ils étaient avec des collègues, c’est comme cela que je les ai reconnus, sinon je n’aurais jamais ouvert ». Ce témoin qui s’était caché pendant la prise d’otages ajoutera : « J’avais l’information qu’il y avait un blessé dans la réserve du restaurant, hier matin. On a d’abord trouvé trois Anglais, qui s’étaient cachés dans le faux plafond, puis cette personne blessée, emmenée ensuite directement à l’hôpital. Je pense qu’il y a encore des personnes cachées. Là ils sont en train de faire les comptes ». Aux dernières nouvelles, et selon des sources sécuritaires, des témoignages d’ex-otages, citant des déclarations faites par leurs ravisseurs, ces derniers projetaient de faire exploser le complexe gazier d’In Amenas avec tous ses occupants. C’est ce qui explique, d’ailleurs, l’intervention rapide des forces de sécurité. 

M.O.B.

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