Les cours d’eau pollués par la margelle

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Que ce soit Assif Assemadh, Assif Rana, Assif Levaâl, celui d’Iwakouren ou enfin Assif Aghbalou pour ne citer que les plus importants cours d’eau qui jalonnent le territoire de la daïra de M’Chedallah, c’est le même constat, l’eau charriée subit un changement de couleur qui vire au violet foncé à cause de son mélange avec de la margelle provenant de plus d’une centaine d’huileries, dont l’activité a démarré depuis le début du mois de décembre.

Tous ces cours d’eau se déversent dans Assif N’Sahel, collecteur géant de tout ce qui est liquide et, qui affiche à l’heure actuelle une alarmante pollution, qui se répercute sensiblement sur ses deux rives le long de ses 150kms. La margelle, qui est un déchet des olives séparés de l’huile durant l’opération de trituration ou pressage, est une composante ayant un taux élevé d’acide fort nuisible tant pour le tissu végétal qui recouvre les alentours des berges des cours d’eau. Cette pollution extermine en même temps les têtards, les grenouilles et les crabes qui vivent dans ces cours d’eau tout en infiltrant en même temps les nappes phréatiques et les forages existant à proximité des ruisseaux. Le tout se résulte par une catastrophe écologique qui sévit durant toute la saison de la récolte d’olive soit de décembre à fin mars. Il est aussi fréquent de voir d’énormes tas de grignons (déchets du noyau de l’olive), une autre composante aussi nocive que la margelle, déversé le long de ces cours d’eau. C’est à croire que les services de l’environnement et ceux de l’hygiène ont déserté la région d’autant plus que si pour la margelle, il n’existe pas beaucoup de solutions pour l’éliminer ou réduire de ses retombées sur l’environnement, pour le grignon, par contre, c’est facile de résoudre ce problème. Il suffirait d’y mettre le feu pour obtenir son incinération rapide et totale, étant d’abord un corps solide, ensuite composé de matière grasse (l’huile) hautement inflammable, au lieu de la déverser à proximité des ruisseaux où sa biodégradation s’étale sur plusieurs années.  Le temps est venu pour nos universités et nos chercheurs agronomes de se pencher sur le cas de ces déchets nocifs qui portent un coup sévère à l’écosystème déjà fortement dégradé.    

                 

Oulaid Soualah

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