La journée d’étude organisée à l’université de Bouira, hier, a été l’occasion pour le premier magistrat de la wilaya d’aborder certains sujets ayant trait au développement local et à l’action des pouvoirs publics devant les élus et cadres de la wilaya présents.
Ali Bouguerra n’est pas allé par le dos de la cuillère, en qualifier le bilan de l’exercice 2012 de négatif. Selon lui, la wilaya de Bouira n’a consommé que 40% des crédits qui lui ont été accordés en 2012, contre des taux de consommation avoisinant les 90 % durant les exercices précédents. Cette situation a eu comme conséquence la réduction des crédits alloués à la wilaya de Bouira par le ministère des Finances, selon le chef de l’exécutif. Pour cette année, Bouira s’est vu accorder seulement 90 milliards de dinars. Toujours sur ce point relatif à l’exécution des programmes, le wali a déclaré que les projets relevant des sectoriels pour les exercices de 2010 et 2011 sont tous en chantier. Actuellement, 86 projets du PSD ne sont pas encore lancés. A l’adresse des maires, Ali Bouguerra a été très clair en déclarant : « les communes qui consomment leur budget se verront accorder d’autres nouveaux crédits ». « On encourage les élus qui travaillent », a-t-il affirmé. Evoquant les priorités et les défis à relever, le wali de Bouira a insisté sur trois chapitres, à savoir : le service public, l’hygiène du milieu et le commerce informel. A propos du premier chapitre, il dira que des mesures ont été prises et qu’elles visent à améliorer les prestations du service public dans tous les secteurs, et plus particulièrement celui de l’état civil. Dans son diagnostic, le wali parlera carrément de mauvaise gestion des ressources humaines au niveau des communes : « il faut y remédier au plus vite », a-t-il préconisé. Au sujet de l’hygiène du milieu, il s’est dit prêt à équiper les communes en matériels nécessaires et à les encadrer. Au sujet du commerce informel enfin, le wali a avoué que ce phénomène était loin d’être éradiqué et qu’il était au contraire de retour. Le wali a exhorté les élus locaux à ne pas faire dans le social, il a notamment regretté le fait que des autorisations aient été délivrées par les APC aux commerçants exerçant dans ce circuit. Sur un ton menaçant, il a déclaré que les pouvoirs publics allaient désormais sévir : « des instructions seront données au service de sécurité afin de sévir contre tout commerçant de l’informel exerçant en ville et sur les routes », a-t-il noté. Et d’ajouter : « nous allons procéder à des retraits de permis et de cartes grises s’il le faut ». Le premier magistrat de la wilaya a affirmé qu’un budget de 32 milliards de centimes a été alloué à l’aménagement de sites pour permettre aux jeunes commerçants d’exercer une activité commerciale réglementée. Autre point noir évoqué par le wali, celui de la gestion des établissements scolaires qu’il qualifiera d’ailleurs de catastrophique. Les déficits, en termes de transport scolaire, de cantine et de chauffage sont, selon lui, multiples. Pour le wali, il est inacceptable qu’un seul projet ait été réceptionné sur les 96 enregistrés dans le cadre de l’opération visant, par exemple, à équiper les écoles en chauffage.
D.M