La fédération nationale des travailleurs du secteur des travaux publics continue son mouvement de grève de deux jours, déclenché hier sur tout le territoire national. Un sit-in est également prévu, aujourd’hui, devant le département de Amar Ghoul. « Les travailleurs ont répondu massivement à notre appel de grève, dans certaines wilayas, à l’instar de Tissemssilt qui a enregistré un taux de suivi de 100%, suivie de Béjaïa 90%, Alger et Boumerdès 60% », a affirmé hier, Ghoul Saad Eddine, le président de la fédération, en faisant état des menaces verbales de poursuite judiciaire exercées par la tutelle à l’encontre des grévistes : « et en dépit de cette pression, les travailleurs ne veulent pas renoncer à la grève », a-t-il ajouté. Les protestataires observeront donc un rassemblement national, aujourd’hui, devant le siège de la tutelle, pour porter haut et fort leurs revendications : « suite à notre réunion qui a eu lieu, le 12 janvier dernier, avec le Secrétaire Général du ministère des Travaux Publics, ce dernier nous a rassuré que nos revendications sont légitimes, mais rien n’a été fait pour les satisfaire jusqu’à maintenant », s’est indigné M. Ghoul Saad Eddine.La fédération plaide, en effet, pour l’augmentation des salaires des travailleurs, qui touchent toujours des salaires au-dessus du SMIG. « Il y a des ouvriers qui touchent 14 000 DA par mois. Comment peut-on survivre dignement avec un tel salaire, face à la cherté de la vie ?», s’est interrogé le même responsable. Ce dernier met, aussi, en avant la nécessité de mettre en place des primes de panier, de transport, et surtout de risque. Selon la même organisation syndicale, le déclenchement de ce mouvement est venu pour dénoncer les risques en milieu professionnel qui ont coûté la vie à beaucoup de travailleurs. « La fédération nationale des travailleurs du secteur des travaux publics condamne le mépris de la tutelle à l’égard des travailleurs victimes des accidents de travail, et appelle à la prise en charge médicale de ces travailleurs victimes, ainsi que leurs familles sur le plan social », lit-on dans le communiqué rendu public par la même fédération.
La grève largement suivie à Béjaïa, selon le syndicat
La grève a été suivie à Béjaïa, mais le taux est différemment apprécié par le syndicat et l’administration. Hier, à la première heure, selon le secrétaire général de la fédération nationale du secteur des travaux publics, affiliée au SNAPAP, Hamid Takerbous, tous les travailleurs de la direction des travaux publics étaient en grève à l’exception de ceux de la subdivision de Seddouk qui n’ont pas de section syndicale. L’administration, quant à elle, avance un taux ne dépassant pas les 30%. Les revendications des travailleurs du secteur des travaux publics sont toutes liées à l’amélioration des conditions de travail, à savoir l’augmentation des salaires et des primes et indemnités telle que celle du panier qui est de 14,50 DA par jour, censée rembourser les frais de restauration alors que cette somme infime ne peut rembourser qu’un sachet de chips, comme l’avait qualifiée, sournoisement, un syndicaliste. Ce dernier s’enorgueillira du taux de suivi très important à travers le territoire national malgré dira-t-il, que « la tutelle refuse de reconnaître le bureau de la fédération issu du congrès extraordinaire qui s’est tenu le 8 janvier de l’année en cours, préférant négocier toujours avec un retraité qui ne représente que lui-même. »
Samira Saïdj et A. Gana