Les jeunes d’Akhnak, un grand village de la commune de Seddouk, souffrent inéluctablement du manque d’espaces de loisirs. Donc ils n’ont pas d’autres choix que de s’adosser aux murs, flâner dans les rues ou sortir dans les champs, à longueur de journée ou dans les soirées. Ils reprochent aux autorités locales d’avoir concentré toutes les infrastructures de loisirs en ville sans songer à pourvoir aussi les villages. « Nous avons un espace situé dans le lit de l’oued Tassaft que nous utilisons comme stade. Mais, il est souvent enseveli par la vase induite par les torrents de l’oued, à l’arrivée des pluies hivernales, ce qui nous empêche de jouer dessus. On a demandé un projet pour la construction d’un muret en pierre tout autour pour éviter les pénétrations des eaux torrentielles, un projet qui ne nous a pas été accordé. En 2006, nous avons bénéficié d’un stade Matico que les autorités ont implanté maladroitement, à la lisière de l’oued Tassaft. Il est conçu pour la pratique d’autres disciplines sportives alors que les jeunes affichent beaucoup plus d’intérêt pour le « sport-roi », le football. « Comment peut-on organiser une rencontre de football sur un terrain dont la pelouse est en gomme et qui ne dépasse pas 30 mètres ? », dira un jeune de ce village. Il faut dire que les jeunes du hameau Akhenak sont des passionnés du football d’où cette légendaire histoire d’amour entre eux et le ballon rond. Leur école de football, même sans moyens, a formé des joueurs talentueux qui ont fait le bonheur des clubs akbouciens, l’ORBA et la JSA. Leur équipe de football a remporté plusieurs tournois intercommunaux ou inter-wilayas. Pour dire, ô combien le football est enraciné au plus profond de la vie sociale dans ce village. Et encore, il n y a pas que le sport qui marche bien dans ce hameau, les jeunes ont aussi besoin d’une maison de la culture où ils se retrouveront le soir. Après une journée harassante, ils aimeraient se mettre autour d’une table pour discuter entre copains dans un lieu discret, siroter un café jouer à la belotte, etc. D’autres encore trouveraient du plaisir à surfer sur la toile pour faire des recherches ou discuter avec des amis. Une autre frange aimerait se consacrer à la lecture qui aide aussi à l’aiguisement de l’intelligence. L’équilibre entre la ville et les villages tardent à se réaliser dans la commune de Seddouk et ceux qui souffrent, le plus de cette disparité sociale, ne sont autres que les jeunes vivant dans des villages reculés où le manque dans tous les domaines se conjuguent au présent.
L. Beddar.