L’absence d’une décharge publique intercommunale au niveau de la daïra de M’chedallah, à l’Est de Bouira, compte parmi les points noirs de cette importante région qui abrite près de 100 000 habitants. Devant ces dizaines de tonnes de déchets ménagers, collectées quotidiennement, les différents responsables municipaux des cinq communes que renferme la daïra qui sont : Saharidj, Chorfa, Takerboust, Ahnif Ath Mansour et enfin M’chedallah, n’ont eu d’autres choix que de procéder à l’aménagement de dépotoirs sauvages. On peut les qualifier ainsi car ces endroits où s’accumulent les immondices n’ont jamais connu de nettoyage et ne répondent à aucun critère ni forme d’hygiène requis. A souligner, la pauvreté de ces municipalités, dont la majorité ne subsiste que grâce aux insuffisantes subventions que leur accorde l’Etat, dans différents secteurs. Toutefois, lors de la visite de la secrétaire d’Etat chargée de l’Environnement auprès du ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de la Ville, Mme Dalila Boudjemaa, lundi dernier, l’accent a été mis sur l’absence d’organisation dans la collecte des déchets ménagers. Un constat qui est hélas appuyé par des faits et des désastres écologiques qui en découlent. C’est le cas sur les hauteurs d’Aghbalou, à quelques encablures des limites entre les wilayas de Bouira et de Béjaïa. Non loin du site d’Aïn Zebda, les déchets de la commune d’Aghbalou sont déversés en pleine nature depuis plusieurs décennies. Jetées n’importe comment, d’une manière anarchique, des tonnes de déchets ménagers et mêmes des carcasses d’animaux, forment toujours un immense dépotoir pestilentiel le long de l’accotement inférieur de la RN15 reliant la wilaya de Bouira à sa voisine Tizi-Ouzou, via le col de Tirourda. Ce spectacle sordide et désolant s’étale sur plus d’une centaine de mètres, non loin du Parc National du Djurdjura. Ce dépotoir, aujourd’hui abandonné et clôturé n’a jamais connu de nettoyage, hormis le fait d’être régulièrement incendié faute de moyens financiers et matériels, causant ainsi des dégâts considérables à l’environnement. Les différents maires qui se sont succédé à la tête de l’APC d’Aghbalou ont maintenu, durant de longues années, ce site pour se débarrasser des ordures encombrantes. Les responsables du parc national du Djurdjura (PND) n’ont cessé de longues années durant, de multiplier les campagnes de sensibilisation pour la protection de l’environnement et l’écosystème. Contrairement à la sa voisine Aghbalou, la commune de Saharidj, est dotée d’une décharge communale dans laquelle sont déversées quotidiennement des milliers de tonnes de déchets ménagers. Une décharge implantée, il y à de cela plus de cinq ans, au cœur de la forêt dite Achaivou, à proximité de la RN30. Seulement, cette décharge n’a pas réglé le problème des déchets ménagers, car l’équipe d’éboueurs de la commune, pourtant dotée des moyens humains et matériels nécessaires, ne peuvent sillonner tous les villages que couvre la commune. Ils se contentent de la collecte des ordures du chef-lieu communal. Cet état de fait, a contraint les habitants du reste des villages à procéder à l’aménagement des dépotoirs sauvages dans des terrains privés. Le P/APC de Saharidj lui-même s’est dit dans l’incapacité de procéder à la collecte des ordures ménagères dans toute sa commune, car « ne disposant pas de moyens matériels suffisants ». Ce à quoi le wali de Bouira, lors de la rencontre sur le plan d’aménagement de wilaya, répondra que l’argent existe pour parer aux problèmes matériels rencontrés par les APC. En attendant que cet argent soit débloqué et qu’un programme soit mis en œuvre pour prendre en charge ces villages, cette décharge continue d’être gérée d’une manière anarchique. Les ouvriers de la voirie se contentent d’allumer le feu aux immondices, ce qui a provoqué d’ailleurs, plusieurs incendies qui ont ravagé des centaines de pieds d’arbustes en pleine forêt. Même topo dans la commune mère M’chedallah, où les responsables municipaux continuent, malheureusement, a fermer les yeux sur une pratique qui donne un coup sévère à l’environnement. Les éboueurs de cette municipalité déversent chaque jour une importante quantité d’ordures ménagères dans le lit de l’Oued Sahel, et à quelques dizaines de mètres seulement d’un important groupe d’habitation aux abords de la RN15. « C’est la saturation de la décharge communale de cette même commune qui est la raison qui a incité ces responsables à fermer les yeux sur cette pratique », nous dira un élu fraîchement installé à l’assemblée populaire communale.
Hafidh.B