La troisième et ultime journée de la première session de l’Assemblée Populaire de la Wilaya de Bouira s’est tenue dans la matinée d’hier. Cette dernière journée était doublement attendue, d’une part parce que le premier magistrat de la wilaya devait répondre aux interpellations des élus, mais aussi, afin de mettre les points sur les « i » concernant les graves accusations lancées par M. Laamouri, élu RND, à l’encontre du DE de Bouira (voir notre édition d’hier). Ainsi, après avoir rendu un vibrant hommage aux victimes de l’attentat terroriste perpétré samedi soir au niveau du gazoduc d’Ain Chriki, qui coûté la vie à trois agents et blessé sept autres, le wali de Bouira a entamé son grand oral.
Le wali au DE : «vous avez tout mon soutien !»
Le chef de l’exécutif a, d’un ton ferme, balayé d’un revers de main les accusations proférées contre le directeur de l’éducation de Bouira, accusé de détournement de fonds destinés aux cours de soutiens scolaire, par ledit élu. « Je m’inscris en faux ! », a lancé le wali à l’adresse de M. Laamouri. Avant de poursuivre : « J’ai fait mon enquête et il n’y a aucun détournement. Le directeur de l’éducation a mon soutien total et je lui fais entièrement confiance », a-t-il encore ajouté. S’expliquant sur cette même question, le premier responsable de la wilaya a soutenu que ces fonds ont été déplacés sous son ordre, afin de garantir leur bonne utilisation. Il dira : « Je n’accepte plus que certains enseignants se servent de ces fonds à des fins personnelles. Désormais, ils sont contrôlés et à l’abri d’une utilisation douteuse ». A noter que l’accusateur, M. Laamouri, n’a pas pipé mot lors de l’intervention du wali et il s’est contenté de baisser la tète et se faire très discret. Par la suite, et après avoir fini avec ce sujet, le wali a suggéré au DE de faire preuve de «souplesse et de s’ouvrir un peu plus au dialogue». Des suggestions qui renvoient à la grogne que connaît le secteur, notamment avec des grèves à répétition, dont la dernière en date est celle au niveau du lycée d’Aïn Lahdjar.
«La gestion de la ville, doit être supervisée par les APC»
Ali Bouguerra s’est penché ensuite, sur le secteur de l’aménagement urbain à l’échelle de sa wilaya. A ce propos, le wali a dressé un tableau assez élogieux en déclarant. « Des visiteurs, ont été éblouies par les aménagements faits durant ces quatre années. Nous avons réalisé de grandes choses », s’est-il félicité. Avant de nuancer quelques peu ses propos. « Certes, tout n’est pas parfait, mais vous n’êtes pas sans savoir qu’il y’a des aspects de l’aménagement urbain qui sont du ressort des APC », a-t-il signifié aux élus. A titre d’exemple, le wali prendra l’éclairage et l’aménagement des jardins publics. « Vous me parlez de l’éclairage et des jardins, mais ils sont sous la coupe des APC, c’est à ces dernières d’en prendre soin. Les directions concernés livrent les projets, mais leur entretien incombe aux assemblées communales », dira-t-il en précisant : « La gestion de la ville doit être supervisée par les mairies. Idem pour l’aménagement des boulevards ». Répondant à diverses questions des élus portant sur le retard qu’enregistrent certaines communes en matière d’aménagement, le conférencier a souligné le fait que ces communes (Khabouzia, Souk El Khemis, El Hachimia…etc.) doivent être tout d’abord raccordées au réseau du gaz naturel, avant d’y entamer des travaux d’aménagement. «On a décidé d’introduire le gaz avant d’entamer les travaux. L’aménagement urbain n’est pas seulement une histoire d’esthétique, c’est un travail qui doit se faire en amont et en aval », insistera M. Bouguerra.
Les travaux publics et l’hydraulique : Les grandes satisfactions
L’orateur, enchaînera par le secteur des travaux publics. Ce secteur semble trouver grâce aux yeux du wali, puisque le DTP a été grandement félicité. « Grâce à efforts de cet homme (DTP, Ndlr), tous les programmes antérieurs à 2010 ont été achevés et ceux de 2010-1014 connaissent une excellente progression », se félicitera-t-il. Idem pour la directrice de l’urbanisme et de la construction (DUC) de Bouira, qui est en partance. Le wali a tenu à saluer ses efforts et à souhaiter que son successeur fasse aussi bien. Mais, dans ce concert de louanges, une voix discordante s’est faite entendre, celle de l’élu de Lakhdaria, M. Guerfi en l’occurrence, qui a lancé : « On espère mieux qu’elle !». Autre secteur mentionné celui de l’hydraulique. A ce propos, le chef de l’exécutif de Bouira a estimé que l’année 2013 est celle de « la cueillette ». « Nous n’avons aucun projet pour cette année, tout a été mis en œuvre pour que toutes les communes de la wilaya soient raccordés au réseau AEP. Il nous reste quelques petits problèmes au niveau des communes de Guerrouma, Bouderbala et Ahnif, mais ils sont en cours de règlement », annoncera le wali.
Le wali enfonce le directeur de l’EPH de M’Chedallah
Enfin, le wali terminera son grand oral par les secteurs du tourisme et de la santé. Pour ce qui est du tourisme, l’accent a été mis sur Tikjda. « L’investissement dans le tourisme ira en priorité au site de Tikjda. Je l’affirme devant vous, Tikjda sera un pôle touristique d’excellence », dira-t-il. Quant au secteur de la santé le premier magistrat de Bouira a interpellé le DSP sur un phénomène assez surprenant… Des hôpitaux qui servent de logements de fonctions aux personnels. « Ce phénomène a été enregistré à la maternité de Bouira, mais aussi dans l’ancien centre de santé de Saharidj…C’est grave ! », a-t-il relevé tout en donnant des instructions fermes au chef de daïra de Bouira pour trouver une solution à ces « patients particuliers ». Concernant le cas des vacataires de l’EPH de M’Chedallah, le wali n’a pas hésité à enfoncer le directeur de cet établissement en disant : « Il a commis une faute de gestion ». Et de rassurer les vacataires, en déclarant que leur cas va bientôt être résolu et ils auront la « primauté absolue » dans le recrutement.
Ramdane B.