En grève depuis près de deux mois pour revendiquer, entre autres, la réintégration de trois syndicalistes licenciés « abusivement », les travailleurs de l’unité de réparation navale de Béjaïa ne veulent toujours pas lever l’ancre pour reprendre le chemin du travail. En effet, dans une déclaration rendue publique, hier, les grévistes ont décidé de maintenir la grève et appellent à un rassemblement, devant le siège de la wilaya pour appuyer leur mouvement. Cette décision qui a été prise après la dernière rencontre entre la fédération syndicale et la direction de l’entreprise, et qui a eu lieu à Alger, au début du mois, n’a débouché sur rien de concret. « La dernière réunion entre la fédération syndicale et la direction n’a abouti à rien de concluant, au contraire, elle n’a fait qu’accentuer une situation déjà trop compliquée, par le refus de réintégrer un des syndicalistes licenciés, à cause d’un vieux conflit l’opposant au directeur général de l’ERENAV», dénoncent les travailleurs dans la déclaration. En effet, en plus de ne rien apporter de concret, cette réunion a été d’après les travailleurs, l’occasion pour la direction de sortir des tiroirs de vieux dossiers qui n’ont aucun lien avec leurs revendications. Pour eux, « ce n’est qu’un autre subterfuge pour envenimer encore plus la situation dans le but de contenir le mouvement de protestation », lit-on également sur le document. Dans leur document, les grévistes dénoncent aussi la série d’intimidations dont ils sont victimes de la part de leur directeur d’unité comme les différentes plaintes déposées à leur encontre et « qui ne sont basées que sur des déclarations mensongères et des affabulations ».
Ce dernier a récemment fait signer à quelques travailleurs un document censé être une promesse de payement de trois mois de salaire, mais qui a servi au final comme d’une preuve de volonté de reprendre le travail. Encore une manœuvre « mal intentionnée de la part du directeur visant la division des rangs des travailleurs », a-t-on dénoncé. En somme, la situation au niveau de l’ERENAV demeure toujours aussi tendue et conflictuelle et aucun signe ne présage, pour le moment, une éventuelle sortie de crise. Les travailleurs, de leur côté campent sur leur position, celle d’aller jusqu’au bout de leur lutte, c’est-à-dire la satisfaction entière des revendications. Pour rappel, les protestataires réclament, en plus de la réintégration de leurs représentants, l’intégration des travailleurs contractuels, (190 travailleurs concernés) et l’augmentation et l’alignement des salaires.
M.H. KHODJA
