Le rôle de la formation au sein des entreprises en débat

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La Chambre de commerce de Bouira a organisé avant-hier jeudi, à l’hôtel Sofy, une conférence portant sur «le rôle de la formation au sein des entreprises». 

Ainsi, trois spécialistes en la matière ont été invités pour s’exprimer sur le sujet. Il s’agit de Samir Ait Akacha, professeur d’économie l’université de Bouira, de Belaïd Boulil, représentant de la direction de la formation professionnelle de Bouira, de Azzedine Boulahchiche, représentant du Fonds national pour le développement de l’apprentissage et de la formation continue (FNDAC). Avant de céder la parole à ces experts, le président de la Chambre de commerce de Bouira, M. Samir Abdelmalek, fera état d’un constat qu’il juge terrible : «  La plupart des entreprises préfèrent s’acquitter des 2% de taxes sur la formation, au lieu de former les jeunes ! ». Le professeur Ait Akacha dira à ce propos : «  Les jeunes diplômés font face à un paradoxe, celui de la recherche d’expérience, sans trouver pour autant, une entreprises à même de leur fournir cette formation et ce capital expérience tant demandé ». L’orateur a, par la suite, expliqué tous les avantages qu’ont les entreprises à former un personnel qualifié. «  La formation des ressources humaines est un investissement», dira-t-il avant de préciser : « Certes, les entreprises ne forment pas pour les autres, elles forment pour elles-mêmes, pour que leur employé devienne un élément productif et puisse amortir les coûts de formation ».  Poursuivant son intervention, le conférencier soulignera le fait que la formation des jeunes diplômés est un outil de performance et non une fin en soi.  « Les entreprises, privées ou publiques, ont tout à gagner en misant sur une qualité de formation spécifique à leur créneau, car il y va de leur compétitivité et de leur survie sur le marché », ajoutera-t-il. Le second intervenant, M. Belaïd Boulil expliquera, quant à lui, les mécanismes de cette démarche, en déclarant : «  L’Etat a tout mis en œuvre afin de garantir aux diplômés une formation de qualité à même de leur ouvrir les portes du marché de l’emploi ». A propos des dits mécanismes, le représentant de la DFP dira : «  La taxe des 02% entrant dans le cadre de la loi 92-02 sur la formation en milieu entrepreneurial, est clairement un indicateur de la bonne volonté des pouvoirs publics concernant la formation au sein des entreprises ». Interrogé sur l’« échec » de cette taxe, si on se réfère aux déclarations de M. Abdelmalek, le conférencier avouera qu’il s’agit, avant tout, de manque de culture de formation chez certaines entreprises. « Il est vrai que les diplômés sont pris entre le marteau et l’enclume. On leur exige de l’expérience, sans leur offrir les moyens d’acquérir cette dernière. C’est pour cela qu’il faudrait booster l’esprit d’entreprise chez nos jeunes et les pousser à sortir du cercle entreprises-employés et les amener à créer leur propres entreprises », a-t-il préconisé. C’était, enfin, au tour de M. Azzedine Boulahchiche, représentant du FNDAC, d’expliquer les aides proposées par ce fonds aux diplômés. « Notre organisme est un outil d’investissement dans le monde de la formation des ressources humaines au sein du secteur économique, qui contribue à bâtir un éventail de qualifications requises, pour répondre aux nouvelles exigences des emplois », a-t-il déclaré avant de mettre en exergue le rôle du FNDAC en disant : «  nous avons pour vocation de développer une dynamique à l’échelle nationale pour répondre aux besoins des acteurs économiques, mais aussi développer une approche sectorielle pour répondre aux besoins des secteurs d’activités et des représentations professionnelles ».      

Ramdane. B.

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