Les artisans de bijoux de nouveau dans la rue

Partager

Plusieurs dizaines d’artisans de bijoux en argent ont observé durant la matinée d’hier, un sit-in, pour réclamer l’aménagement d’un lieu qui leur sera réservé afin qu’ils puissent exposer et vendre leurs marchandises, ou à défaut, la délivrance d’une autorisation qui leur permettrait d’exploiter l’ancien marché et poursuivre leur activité. En effet, ils étaient plusieurs dizaines, hier, à investir l’ancien marché informel de bijoux en argent, sis sur la rue jouxtant le boulevard Houari Boumediene en face du monument dédié aux Chouhada de la ville des Genêts. L’un des artisans protestataire dira : « nous avons à maintes reprises interpellé les autorités concernées, en vain. Le problème n’est toujours pas résolu ». Il ajoutera : « la preuve, c’est que pour la énième fois, nous sommes là. Ils nous ont proposé un terrain. C’est un petit parc où nous pourrons exposer notre marchandise, mais le souci est que ce parc est trop petit. Il ne pourra pas accueillir les 200 artisans ». Un autre contestataire expliquera : « les autorités nous ont demandé de trouver un autre lieu ou un terrain que nous pourrions occuper afin de poursuivre notre activité. Nous avons cherché mais nous n’avons rien trouvé ». Un autre ajoutera : « tout ce que nous demandons c’est qu’on trouve une solution à notre problème dans les plus brefs délais ». Ces artisans précisent qu’il est impératif que leur situation soit débloquée, car il y va de leur gagne-pain et de leur survie. « Nous ne demandons qu’à pouvoir travailler dans la légalité. Nous souhaiterions que les autorités nous accordent l’autorisation de réoccuper l’ancien lieu », ajoutera un protestataire. Interrogé sur le sujet, M. Ouahab Aït-Menguellet, maire de Tizi-Ouzou, nous dira : « pour le moment rien n’est arrêté. Mais cela ne veut nullement dire que nous ne faisons rien. Bien au contraire, j’ai mis sur pied une équipe, spécialement dédiée à leur trouver un lieu où ils pourront exposer leur marchandise en toute tranquillité et légalité ». L’édile de Tizi-Ouzou ajoutera qu’il a demandé à ces artisans de chercher de leur côté aussi, parmi leurs proches et leurs relations, pour trouver un local : « S’ils parviennent à trouver un endroit de leur côté je les couvrirai avec une autorisation », a-t-il dit en poursuivant : « ce problème est notre première préoccupation. Leurs soucis sont les nôtres également, car cette activité draine énormément d’artisans, qui pour la plupart sont des pères de familles. Si nous les négligions, ce serait une catastrophe ». Il insistera en précisant : « Ce problème est une priorité mais malheureusement les moyens ne suivent pas ». Le maire conclura en disant : « Ces artisans ne doivent pas se dire que nous les avons oubliés. Au contraire, nous sommes à leurs côtés. L’équipe que j’ai chargée de trouver un lieu qui abritera leurs activités a même trouvé un terrain mais il est malheureusement trop loin. Il se trouve au niveau de Boukhalfa. Pour leur sécurité nous essayerons d’en trouver un autre plus adéquat ». Quant à M. Berki, directeur de la chambre d’artisanat et des métiers de Tizi-Ouzou (CAM), il expliquera que la chambre, en tant qu’organisme étatique, ne peut rien faire quand il s’agit de commerce informel : « je me suis intéressé à ce problème, car il y a un ensemble d’artisans qui m’ont sollicité pour discuter avec les autorités concernées et tenter de trouver une solution à leur problème. Donc, j’ai pris attache avec le P/APC. Ensuite j’ai organisé un rendez-vous entre l’organisme élu de la chambre, les représentants des artisans, le président de la chambre, les présidents de deux associations de bijoux, en l’occurrence celles d’Ath-Yenni et de Fréha et le P/APC ». Il précisera également que lors de cette réunion, les différentes parties se sont entendues pour tenter de trouver un lieu adéquat pour que ces artisans puissent exercer leurs activités en toute légalité. Néanmoins, M. Berki indiquera que ce marché sera au profit des artisans détenteurs de cartes. Car selon lui, et en tant que responsable d’un organisme d’Etat, il ne pourra pas défendre un marché informel. Il ajoutera que son rôle en tant que directeur de la CAM est de parler au nom des artisans inscrits : « Je ne peux pas mener une action au profit du marché informel », insistera-t-il. Interrogé sur une éventuelle régularisation de ces artisans, il dira : « j’incite ces personnes à se rapprocher de la CAM car ils pourront y bénéficier de divers avantages que nous pourrons leur offrir. Nous pourrons également leur établir des cartes d’artisans pour pouvoir enfin travailler dans la légalité totale et absolue ».                              

 Samira Bouabdellah

Partager