Deux photos du site des aiguades prises à deux époques différentes, l’une au début du 20e siècle, l’autre en 2012, soit un siècle plus tard, prouvent, hélas, que celui-ci s’est véritablement dégradé.
L’association, pour la protection et la sauvegarde de la baie des aiguades, a élaboré un plan d’action pour la protection de l’environnement, la promotion du tourisme et le développement de la culture et du sport, afin que ce site en particulier et la ville de Béjaïa en général retrouvent la place qui est la leur, à savoir celle de destination touristique par excellence en Algérie. En se basant sur l’écotourisme qui se prête mieux à la pratique du sport ainsi qu’aux voyages organisés pour la découverte des sites féeriques que renferme Béjaïa, cette association propose aux autorités concernées d’entamer des travaux d’aménagement pour redonner à la ville son ancienne splendeur aujourd’hui déchue. Pour les membres de cette association, promouvoir l’écotourisme est un nouveau défi pour la commune de Béjaïa. Ils mettent en exergue cette tendance des citoyens à vouloir, à tout prix, polluer les espaces alors que les agents de la direction de l’action sociale s’attellent chaque jour au nettoyage, en ramassant quotidiennement des tonnes de déchets, pour donner un cadre agréable aux lieux. Ils préconisent le ramassage des tas de terre et de pierres dus aux éboulements existants sur les deux corniches des aiguades, l’élagage des branches gênantes, le renforcement des murs menaçants ruines, l’aménagement des sentiers pédestres, la réhabilitation du débarcadère dit le plongeoir, la réparation des toilettes, douches et de l’éclairage public et la création d’une auberge de jeunes ou d’un centre d’information et d’orientation touristique au niveau de l’hôtel des cimes ainsi que la réalisation de locaux d’accompagnement tels que des cafétérias, kiosques et restaurants afin d’éradiquer, disent-ils, les commerces illicites et hideux existants actuellement. Pour réussir ces actions et promouvoir l’écotourisme, par la même occasion le tourisme culturel, tout en aspirant à la préservation du patrimoine naturel écologique dans le respect des traditions et des coutumes locales, ils demandent l’acquisition de tout un matériel et équipement pour développer le sport en organisant des compétitions et randonnées, des recherches sur l’histoire de Béjaïa et des fouilles archéologiques sur la cité andalouse située sur la vallée des singes, ceci pour le domaine culturel, et enfin, la gestion des sources naturelles en lançant un concours pour la réalisation d’une fontaine artistique et interdire le pompage d’eau de la source par les indus occupants des cabanons pour la sécuriser. Par ailleurs, cette association compte procéder à l’exploration sous-marine de la baie des aiguades en vue d’effectuer des recherches d’éventuels bateaux engloutis dans les profondeurs de la baie lors de leurs passages durant les différentes périodes pour y constituer un musée marin. Il est vrai que la baie des aiguades fût le théâtre d’une grande affluence des civilisations depuis l’antiquité. De par son accessibilité à la ville et sa richesse en sources aqua-naturelles. En y venant, les phéniciens y construisirent des comptoirs commerciaux, des captages des eaux dont les français en ont profité pour installer une machine élévatrice d’eau et d’ailleurs, une conduite en fonte passait par le sentier de la corniche et Sidi Yahia pour alimenter une partie de la ville en eau potable. Touché de ces sites féeriques laissés à l’abandon, l’association, pour la protection et la sauvegarde de la baie des aiguades, n’arrête pas de multiplier des actions et des initiatives pour sensibiliser les autorités et les citoyens à travailler, main dans la main, pour redorer le blason terni de Béjaïa.
A. Gana