La plupart des praticiens privés, exerçant à Akbou, ont revu à la hausse les tarifs de leurs consultations. Cette augmentation, une de trop dirions nous, est entrée en application, il y a plusieurs semaines déjà. Les marges d’augmentation oscillent entre 100 DA pour les généralistes et 200 DA pour les médecins spécialistes. Ainsi, le patient est désormais tenu de débourser entre 600 et 700 DA pour une consultation chez un généraliste et entre 800 et 1000 DA pour une consultation similaire chez le spécialiste. « Lors de ma dernière visite chez mon médecin traitant, je l’ai réglé à 800 DA, cette fois-ci, le toubib a encaissé 1000 DA. Le comble, c’est qu’il n’a même pas jugé utile de m’en informer au préalable ou de donner la moindre explication », lâche un patient, manifestement tombé des nues au sortir d’un cabinet psychiatrique. « C’est le règne de l’anarchie. Chacun applique les tarifs qu’il veut et les revoit à la hausse quand bon lui semble. Le tout, au nez et à la barbe des pouvoirs publics qui se murent dans un silence complice », fulmine un retraité d’Akbou. Pour beaucoup, au-delà de ces hausses récurrentes, du reste difficiles à digérer, le paradoxe de la situation tient au fait que les assurés sociaux sont remboursés par les caisses d’assurance sur la base d’honoraires dont la nomenclature date du milieu des années 80. « En l’espace de 25 ans, la consultation chez le psychiatre est passée de 125 DA à 1000 DA, soit dix fois plus ; alors que les tarifs officiels sont restés curieusement figés. Il est donc à se demander ce qu’attendent les autorités pour opérer un réajustement », s’interroge un fonctionnaire, qui parle d’ « arnaque à ciel ouvert ».
N. Maouche

