Une commune à l’agonie

Partager

La commune d’Imsouhal est issue du découpage administratif de 1985. Elle est située à 65 km au Sud-est de Tizi-Ouzou et compte environ 7000 habitants, répartis sur 17 villages, 06 en zone montagneuse et 11 en plaine (Azaghar). 

Elle s’étale sur une superficie de 24km2 dont 60% à vocation agricole. Aujourd’hui, cette commune souffre de mille maux, elle n’arrive pas à avoir sa part de développement comme les autres communes. Cette municipalité dont le siège est implanté à Agouni Ouadellah, ressemble à un désert, elle n’a de commune que le nom. Elle ne dispose d’aucune commodité qui puisse inciter le citoyen à s’y rendre, notamment les jeunes. Elle est par exemple dépourvue du réseau Internet, un outil devenu vital pour le développement de l’individu. Pourtant, il existe à Agouni Ouadellah une mini centrale téléphonique de 500 lignes qui date de plus de 10 ans, mais jusqu’à aujourd’hui, ces lignes ne sont pas distribuées malgré la forte demande des citoyens. Quant au 020, le réseau est saturée, et puis encore faut-il trouver un modem !    

Par ailleurs, l’ancienne maison de jeunes de Mahyi est totalement abandonnée, « même son matériel a disparu », nous avoue le P/APC. La commune n’a ni bibliothèque ni stade où les jeunes pourraient s’adonner à un quelconque sport ou loisir. On ne trouve dans la municipalité même pas de kiosque multiservices pour pouvoir appeler ou renouveler le crédit de son portable. «  Nos jeunes souffrent encore plus en période hivernale. A la moindre tempête de neige, l’électricité est coupée et cela dure des journées, des soirées entières. Nous, l’ancienne génération, nous étions néanmoins habitués à ces situations, nous nous regroupions autour du « Kanoun », nous nous racontions des histoires et débattions des sujets du jour. Aujourd’hui, les nouvelles générations ne peuvent se passer d’électricité », dira, Dda Amar, un émigré retraité. Les édifices publics, dans le chef-lieu, se réduisent à une école primaire, une polyclinique qui n’en est pas vraiment une, puisqu’elle n’a ni le personnel ni le matériel pour assurer les moindres soins. Quant à la poste, elle se trouve à environ 400 mètres du siège communal et n’assure qu’un service minimum, les rares citoyens qui se déplacent vers le chef-lieu communal, n’y peuvent que retirer de l’argent. Tout le monde est contraint à se déplacer à Iferhounène pour faire le moindre achat, il n’y a pas de marché hebdomadaire à Imsouhal, ni de commerces. La seule boulangerie qui existait a fermé ses portes et son patron est parti à Rouiba. « A chaque campagne électorale, on nous promet monts et merveilles, notamment en ce qui concerne le chef-lieu. On nous annonce à chaque fois que notre commune va sortir de l’isolement, c’est d’ailleurs ce que nous a promis le maire actuel. Espérons que cette fois-ci sera la bonne », a déclaré Si Ahmed, un citoyen qui ne put cacher son scepticisme.                  

Madjid  Aberdache  

Partager