L’écrivaine algérienne,Djamila Benhabib, a été dans l’après-midi d’avant-hier, l’hôte du café littéraire, où elle a donné une conférence au niveau de la résidence universitaire d’Aâmiriw sur le thème du «mouvement féministe dans le monde musulman», et dédicacé par la même ocasion, son tout dernier livre, “L’automne des femmes arabes», qui ne paraîtra pas avant le 03 mars prochain.
Organisée par le café littéraire, la conférence a réuni des étudiants, des universitaires, des journalistes et bon nombre de militants et militantes féministes. Elle s’est articulée autour du mouvement des femmes musulmanes, dans un contexte où plusieurs pays arabes ont connu des révolutions qui ont changé le paysage politique dans ces pays. Un contexte marqué par de fortes mutations multidimensionnelles. Après une virée en Egypte et en Tunisie, deux pays qui ont connu la révolution et qui ont vu l’accession au pouvoir des islamistes, Djamila Benhabib dresse un tableau des acquis de la femme à travers ces révolutions. Quels acquis pour la femme arabe au lendemain de ces révoltions ? La prise du pouvoir par deux partis d’obédience islamiste en Egypte et en Tunisie apportera-t-elle de nouveaux acquis émancipateurs à la femme, ou, au contraire, remettra-t-elle en cause ce qui était déjà acquis par le passé ? Pour répondre à ces questions, l’écrivaine ne déroge pas à ses positions anti-islamistes qu’elle défend toujours avec ardeur. Pour elle, il n’y a pas de doute, l’islam politique est « insoluble » dans la démocratie. Le gage d’une vraie démocratie est la séparation du pouvoir politique du pouvoir religieux, c’est-à-dire, la laïcité à la manière des pays qui ont plus d’expérience que le monde musulman en termes de démocratie. La prise du pouvoir par les islamistes en Egypte et en Tunisie met en péril les acquis démocratiques, en général, et ceux des femmes en particulier. Djamila Benhabib est convaincue, par ailleurs, que ce sont les femmes qui achèveront les révolutions du printemps arabe. Ce sont là les positions que défend le nouveau livre de l’écrivaine intitulé Automne des femmes arabes.
M.H. Khodja