Thala n’Takouchth c’est une fontaine publique que l’administration coloniale a aménagé à l’entrée nord du village Ath Ivrahim, dans la commune de M’Chedallah, aux environs de 1880, selon les témoignages de personnes âgées de ce village, en même temps que Thala Rana dans le village Ivelvaren dans l’actuelle commune de Saharidj, c’est d’ailleurs à partir de Thala Rana que l’eau a été acheminée jusqu’à la ville de M’Chedallah (ex-Maillot), le tracé de la conduite qui passe à proximité d’Ath Ivrahim a permis de réaliser cette fontaine publique qui a été raccordée au réseau hydrique. Ces deux fontaines sont identiques en matière d’architecture. Il y a d’abord le réservoir construit sous forme d’une coupole longue de quelques 10m prolongé par un bassin réalisé en forme d’abreuvoir pour les animaux et une plate-forme où lavent les femmes leur linge. La fontaine d’Ath Ivrahim, qui était hors service depuis plus de 20 ans, est toujours gardée intacte, malgré quelques insignifiantes dégradations, sans grandes répercussions sur son architecture, constitue un vestige historique non négligeable. Elle renferme un énorme pan de la mémoire collective et d’histoire de la région de M’Chedallah.Malheureusement, cet état d’abandon risque de la faire disparaître à jamais. Pourtant, il suffirait de quelques légères rénovations et une clôture de protection pour lui permettre de rester encore debout. Rappelons que dans ce même vieux village d’Ath Ivrahim subsistent encore des quartiers entiers de maisons traditionnelles plusieurs fois centenaires, mais aussi l’une des plus anciennes mosquées de la wilaya de Bouira qui a été bien conservée.
O. S.