Mohamed Benguettaf à l’honneur à Tizi-Ouzou

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La direction de la culture de la wilaya de Tizi-Ouzou a rendu, avant-hier samedi, un vibrant hommage au dramaturge et grand homme de théâtre, Mohamed Benguettaf, au théâtre régional Kateb Yacine.

Cette initiative s’est malheureusement déroulée en l’absence de Benguettaf. En effet, selon Ould Ali El-Hadi, directeur de la culture de Tizi-Ouzou, Mohamed Benguettaf n’a pu se déplacer pour des raisons de santé. Il a néanmoins délégué deux cadres du Théâtre National d’ Alger, Mahieddine Bachtarzi, en l’occurrence M. Noual et M. Krimzech, pour parler en son nom. Différents cadeaux leur ont été remis, notamment un burnous et un tableau de peinture réalisé par un étudiant de l’école des beaux-arts. Outre l’hommage rendu à Mohamed Benguettaf, cette cérémonie s’est également déroulée dans le cadre de la clôture des stages de formations organisés, du 25 novembre au 19 janvier dernier, par le TNA, au profit d’une centaine de comédiens amateurs, de troupes et coopératives théâtrales, ainsi qu’aux étudiants de l’Ecole régionale des beaux-arts d’Azazga. Plusieurs diplômes ont d’ailleurs été remis aux étudiants qui ont pris part à ces stages. Une foule nombreuse a assisté à l’hommage qui a été donc rendu à Mohamed Ben Guettaf, notamment des vieux compagnons de planches du comédien, venus de Tizi-Ouzou, d’Alger et d’autres wilayas, pour honorer leur ami. « Rendre hommage à des hommes et des femmes qui ont consacré toute leur vie à la culture est la moindre des choses que nous puissions faire. Il y a quelques jours nous avons perdu un pionnier du cinéma, en la personne de Bouguermouh, et je profite de l’occasion pour lui rendre hommage aujourd’hui », dira Ould Ali El-Hadi, directeur du théâtre régional Kateb Yacine DE Tizi6Ouzou. M. Ahmed Hammoumi, docteur à l’université d’Oran et ami de Ben Guettaf ajoutera : « Que c’est dur de parler et de décrire un ami ! Mais c’est tellement facile quand il s’agit de Mohamed Benguettaf. Cet homme est une sommité du cinéma algérien. Il a consacré sa vie à son métier. Sa carrière est époustouflante ». Par la suite, M. Hammoumi a dressé un tableau des productions de Benguettaf. Une exposition autour du parcours de l’artiste a été organisée au niveau du hall du théâtre Kateb Yacine. Par ailleurs,  un diaporama a été projeté lors de cette cérémonie, sur les stages de formations initiés par le théâtre Kateb Yacine. Le public a également pu découvrir le parcours riche et exceptionnel d’une figure marquante du théâtre algérien. Mohamed Benguettaf est né le 20 décembre 1939. Il a commencé comme comédien, ensuite il a travaillé pour la radio nationale avant de consacrer une grande partie de sa carrière pour le théâtre national algérien. Il est à signaler que Benguettaf figure parmi les fondateurs de la compagnie « Masrah El-Kalaà » (théâtre de la Citadelle). Il a écrit plusieurs œuvres théâtrales, notamment ‘’Hassna oua Hassan’’ en 1974, Stop en 1976, ‘’Djeha et les gens’’ en 1980, ‘’Collier de perles’’ en 1984, ‘’Djilali Zin el Haddad’’ en 1986, ‘’Le cri’’ en 1989, ‘’Je n’y suis pour rien’’ en 1998 et ‘’Le Bruit des autres’’ 1998 (édition bilingue). En 2003, il fut l’auteur d’une adaptation contemporaine de Don Quichotte : L’homme qui n’y était pour rien, une co-production algéro-française qui a reçu le label Djazaïr, lors de l’année de l’Algérie en France. En 2004, Mohamed Benguettaf a été nommé directeur du théâtre national algérien. En marge de cet hommage, les enfants qui se sont déplacés en masse en compagnie de leurs parents se sont régalés avec la générale d’une pièce théâtrale intitulée « Dimna Amusnaw ». Cette œuvre est une production du théâtre régional Kateb Yacine. Le texte et la mise en scène ont été faits par le jeune Rida Amrani. C’est l’histoire d’un petit garçon qui se voit consacrer roi dans un monde magique peuplé d’animaux parlants et d’éléments naturels fantastiques. Inconscient, l’enfant conseillé par un loup rusé est entraîné dans une aventure dangereuse. Mais le petit garçon parvient à se détacher des animaux malfaisants et à retrouver le droit chemin grâce à la bonne et insistante volonté de « Kalila » et les efforts tenaces du « singe ». Une fois rentré chez lui le garçon devait tout expliquer à ses parents…

Samira Bouabdellah

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