Marche aujourd’hui à Bouira

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Après avoir passé une nuit à la belle étoile, dans leur campement baptisé «Camp de la dignité», les enfants de Chahid, venus des quatre coins du pays, ne semblaient pas atteints par une quelconque fatigue. 

D’ailleurs, lors de notre présence sur les lieux, aux environs de 7h30, les manifestants se préparaient déjà pour une nouvelle journée de protestation. Le coordinateur de ce mouvement national, M. Akouche Tahar, s’affairait déjà à dérouler les banderoles et motiver ses «  troupes ». « C’est une nouvelle journée de combat qui nous attend. Nous devons rester mobiliser jusqu’au bout. Nos parents, gloire et paix à leurs âmes, sont morts pour que nous vivions dans la dignité et non pas sous le joug du mépris », a-t-il lancé à ses camardes. Ces derniers étaient encore plus nombreux que la veille, puisque d’autres renforts ont répondu à l’appel de ce mouvement. Les délégués de Chlef, Aïn Defla, M’sila  et même de Mostaganem, sont venus grossir les rangs des manifestants. Vers 11h, ils étaient plus de 200 à brandir des banderoles où on pouvait lire «La France a reconnu les événements du 17 octobre 61 et l’Algérie ignore la famille du Chahid. 50 ans d’humiliation barakat ! ». Parmi les revendications des contestataires, l’imbroglio judiciaire relatif aux indemnisations sur les sept années et demie du départ à la retraite. D’après M. Akouche, leur retraite a été calculée sur la base des 25 ans et non pas sur la période des 32 années prévues par la loi. « On a été roulés dans la farine! », se sont-ils offusqués. Un fils de Chahid, venu de la willaya de Aïn Defla, citera l’exemple d’un autre fils de Chahid de la dite wilaya qui a eu gain de cause par voie de justice, en percevant les indemnités concernant les sept ans et demi de la retraite. « Ils veulent nous pousser à saisir la justice, individuellement. C’est une manœuvre qui vise à nous désunir », fera-t-il savoir. Soudain, un délégué de wilaya de Chlef, à bout de souffle, s’est empressé d’annoncer une nouvelle qui a remonté le moral des manifestants : «  Il y’a toujours de l’espoir mes amis ! Certains de nos camarades de Mostaganem, Tissemsilt et Aïn Defla ont eu gain cause. Battons-nous pour notre dignité ! », a-t-il lancé. Pour le porte-parole de ce mouvement national, rien n’est encoure gagné. Selon lui, le chemin est semé d’embûches et la vraie victoire n’est pas encore acquise. « Nous devons rester vigilants et mobilisés », a-t-il déclaré tout en lançant un message au chef de l’Etat : « On demande à M. Bouteflika de veiller à l’application de la loi n°99-07 ». Avant d’annoncer une marche pour aujourd’hui, lundi 18 février, journée du Chahid. L’itinéraire de cette marche aura pour point de départ le lieu de campement (la sortie ouest de la ville de Bouira) et se terminera, par un dépôt de gerbes de fleurs, au carré des martyres du chef-lieu de la wilaya. 

Ramdane B.

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