L’ENIEM toujours à l’arrêt

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L’annonce, hier, de la démission de deux membres de la section syndicale au sein de l’Entreprise nationale des industries de l’électroménager n’a pas suffi à convaincre les travailleurs de mettre fin à leur grève enclenchée depuis le 23 janvier dernier. 

En effet, dans un communiqué daté du 18 février dernier, l’union locale UGTA de la zone industrielle Aïssat Idir de Oued Aïssi a fait part de la démission de deux représentants de le section syndicale au sein de l’entreprise. Il s’agit là d’une décision prise, selon le communiqué en notre possession, lors de la réunion entre les membres du conseil syndical, ceux de l’union locale et ceux de l’union de wilaya. Une énième rencontre entre les différentes parties concernées, afin d’examiner la dernière revendication des travailleurs à laquelle est suspendue la reprise de l’activité à l’Eniem. Il s’agit bien évidemment de la revendication organique portant sur la représentation syndicale. Ainsi, et au terme de la réunion d’avant-hier lundi, deux membres de la section syndicale ont déposé leur démission. Il s’agit, comme transcrit dans le document, de A. Mehdi, secrétaire général du syndicat de l’entreprise, et de A. Ramdane, secrétaire général de la section syndicale Eniem CAM (complexe d’appareils ménagers). Ces derniers ne vont par ailleurs pas se représenter aux futures élections. Le départ de ces deux syndicalistes semble avoir été considéré par l’union locale UGTA et celle de willaya comme une réponse satisfaisante à la revendication des travailleurs, et une « bonne raison pour l’arrêt de la grève et une reprise du fonctionnement de l’entreprise. » De leur côté les travailleurs grévistes n’abdiquent toujours pas, et cette note de l’union locale de la zone industrielle Aïssat Idir n’a pas été bien accueillie. Ils ont une fois de plus battu le pavé à l’intérieur de l’usine, pour afficher leur mécontentement quant à cette « manœuvre » de l’UGTA. En effet, à notre arrivé sur les lieux, hier matin, les ouvriers avaient entamé leur marche. Et le ‘’Syndicat, Barra !’’ (Syndicat, dehors !), que scandait la foule des travailleurs, se faisait entendre à des centaines de mètres à la ronde. Une façon pour eux de réclamer une fois de plus le départ, non pas de certains membres de la section syndicale, mais de tous les membres qui la composent. « Plus question de revenir en arrière », nous ont dit des représentants des travailleurs grévistes, avec lesquels nous nous sommes entretenus devant le portail principal de l’entreprise, car n’ayant pu accéder à l’intérieur de l’usine. On nous fera gentiment signifier qu’« il s’agissait là d’un conflit interne, et il est impossible de vous laisser passer ». Les représentants des travailleurs reviennent sur cet unique point avec lequel ils conditionnent la reprise du travail : « dès le départ, nous avons dénoncé le travail fractionné de la section syndicale, et la non représentativité de cette dernière des intérêts des travailleurs. Les travailleurs sont à chaque fois obligés d’initier des mouvements de protestation afin d’avoir gain de cause. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé cette fois-ci encore, puisque toutes les autres revendications ont trouvé issue, suite à la grève », nous explique un travailleur. Pour lui : « l’union locale et l’union de wilaya de l’UGTA sont en train de négocier la reprise du travail. Et le départ du secrétaire général du syndicat de l’entreprise et du secrétaire général de la section syndicale Eniem CAM n’y changera rien. Le collectif des travailleurs qui a entrepris ce mouvement de protestation n’a pas affaire à une personne, ou deux. Les travailleurs ne sont pas satisfaits des activités de toute la section syndicale. Tous les travailleurs dénoncent l’activité syndicale de la section. Et notre revendication était claire à savoir le départ de tous les membres de la section syndicale, et nous réclamons aussi qu’aucun d’entre eux ne se représente plus aux prochaines élections », avancera un des membre du collectif. La démission des deux syndicalistes n’est donc pas parvenue à apaiser la grogne des travailleurs. Ces derniers maintiennent ainsi leur mouvement de grève, tout en espérant une issue à la crise : « Nous tenons à interpeller toutes les instances concernées afin d’intervenir pour que l’usine redémarre à nouveau », réclament-ils.

T. Ch. 

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