Comme solution, l’invité de la radio a suggéré soit de renforcer les moyens ou d’ouvrir le secteur des douanes pour étoffer l’effectif. En ce qui concerne les moyens, Lebib a estimé nécessaire d’envisager une revalorisation des grilles de salaires pour les douaniers, en indiquant, toutefois, que celle-ci ne peut se concrétiser que dans un cadre global avec le traitement du statut général de la Fonction publique. Si on se réfère à ses dires, 1,5% des recettes enregistrées chaque année sont versées dans la masses salariales. Et pourtant, le volume des recettes est, selon Sid Ali Lebib, en évolution constante. Chiffre à l’appui, l’orateur a avancé qu’il a été comptabilisé 281.5 milliards de dinars durant l’exercice 2004 soit une augmentation allant de 13 à 26% par apport aux quatre dernières années. Manque d’effectif et de moyens ce qui a donc laissé libre champ aux contrebandiers de prendre de l’ampleur. La complicité, voire la corruption constitue également un des acteurs phare favorisant ce phénomène. « Nous œuvrons sur le terrain et nous veillons à mettre un terme à ce genre de dépassement », lance l’invité de la radio en soulignant que le problème de la contrebande se pose avec plus d’acuité à l’ouest et au sud du pays. Et d’enchaîner, dans le même sens, que deux dossiers, dont un est relatif au code des douanes et l’autre à la réorganisation des services des douanes ont été élaborés et transmis au département du ministre des Finances avant de le soumettre au débat à la Chambre basse parlementaire. Selon l’orateur, ces deux dossiers permettront non seulement la refonte de la gestion du secteur mais également sa modernisation. Une démarche qui s’impose, dit Lebib actuellement eu égard à l’accord d’association avec l’Union européenne et l’adhésion à l’OMC. Evoquant ce sujet, l’orateur a fait savoir que depuis la mise en vigueur de l’accord d’association qui remonte à deux mois, les services des douanes sont passé du stade de percepteur à un stade de contrôleur. « Nous nous sommes bien préparés pour s’adapter à la nouvelle donne qui est l’ouverture sur le marché européen et également pour l’adhésion de l’Algérie à l’OMC », avance le premier responsable des douanes. Ce dernier souligne, plus loin, qu’il y a peu de gens qui ont mesuré l’importance de l’accord d’association avec l’Union européenne. Selon lui, cette accord offre à nos entreprises un marché de 300 millions de consommateurs (l’Europe) contre un marché de 30 millions (l’Algérie). Ce qui est déplorable par contre, continue de dire le DG des douanes, c’est que le volume d’exportation est loin d’être satisfaisant. Peu de nos produits locaux sont exportés vers le marché européen. Ce qui l’amène à dire que la concurrence est immature. Le volume global des exportations a atteint durant les deux premiers mois de l’entrée en vigueur de l’accord, les 83 millions de dollars, contre 113 millions de dollars enregistrés en pareille période en 2004, soit une régression de 26,5%. Quant aux importations, l’invité de la radio a fait remarqué que le volume des importations des produits européens a baissé de 5,22%. Alors qu’il était de l’ordre de un milliard 600 millions de dollars en septembre – octobre 2004, il a chuté à un milliard 500 millions de dollars à la même période 2005, précise Lebib en soulignant que le volume globale des importations (septembre – octobre 2005) frôle les 3 milliards de dollars. Ceci qui explique cela tant le rush des produits asiatiques sur nos marchés.
Wassila Ould Hamouda
