Le wali de Béjaïa, Hamou Ahmed Touhami, a été pris à partie, hier matin, par des dizaines d’habitants de la cité GMS qui contestent la liste des 175 bénéficiaires des logements RHP, en réclamant “une commission d’enquête.”
«Nous voulons des explications sur la manière avec laquelle les autorités ont procédé à la confection de cette liste», exigaient les contestataires dont le nombre dépassait la centaine. Le wali a été assiégé durant plus d’une heure, par une foule visiblement très furieuse avant d’être exfiltré par des gendarmes et des policiers déployés sur les lieux. Le chef daïra d’Akbou qui accompagnait le wali, a reçu, à son tour, une salve de réprimandes de la part des contestataires en l’accusant de « manigance ». De même, le vice-président de l’APC d’Akbou, Arezki Iskounène qui s’est vu contraint, quant à lui, de filer à l’anglaise de crainte, semble-t-il, d’être ciblé par la foule. Au final, le premier responsable de la wilaya a été empêché de procéder à la première opération de recasement dans leurs nouveaux logements de pas moins de 167 familles habitant à la cité bidonville GMS. L’opération de démolition dudit bidonville devant être menée par les services de la municipalité hier, n’a pas eu lieu. Du moins jusqu’en milieu d’après-midi. Après de longues tractations, les contestataires ont rejoint le siège de l’APC où M. Hamou Ahmed Touhami les a précédés pour une éventuelle entrevue. Néanmoins, à la salle de délibération, il n y a eu que cris et engueulades. La cité GMS ou « Igoumiyène » est l’une des plus anciennes cités et des plus déshéritées de la région d’Akbou. Elle a défrayé la chronique ces derniers mois à cause du « flou », selon ses habitants, qui a marqué la gestion du dossier « RHP ». Les habitants des taudis de cette cité ont, pour rappel, fermé à deux reprises la RN26 avant de mettre sous scellé le siège de la daïra d’Akbou. À rappeler, par ailleurs, qu’ils sont, en tout 208 recensés en 2007 qui auront, dans un premier temps, à bénéficier d’un logement social dans le cadre de la résorption de l’habitat précaire, mais seulement 171 familles, dont les dossiers ont été examinés récemment ont eu leur décision définitive de recasement. À noter que les immeubles destinés à ces pré-bénéficiaires ont été construits à quelques mètres de l’ancienne cité. La nouvelle cité compte, en tout 175 logements. Ce qui fait que quatre logements resteraient à distribuer. Les 37 familles recensées qui n’en ont pas bénéficié souhaitent avoir leur logement dans d’autres cités construites dans ce cadre à savoir, Thiharkathine ou Bouzaroual.
Menad Chalal