« ça doit être l’affaire de tous ! »

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Dans le but d’en savoir plus sur la situation de l’environnement à Bouira, contact a été pris avec le premier responsable du secteur dans la wilaya, M. Farid Saaed. Notre interlocuteur a, de prime abord, mis en évidence le fait que Bouira soit parmi les wilayas les mieux classées dans le domaine. « Au niveau de notre wilaya, le programme quinquennal tracé par le chef de l’Etat a été entièrement mis en œuvre », dira-t-il, avant de préciser que 70% du territoire de la wilaya sera, d’ici la fin du premier semestre de cette année, complètement pris en charge par sa direction. Concernant les quatre centres d’enfouissement technique (CET) que compte la wilaya, à savoir ceux de Maâmoura, Hadjra Zerga, Aghbalou et Lakhdaria, le directeur de l’environnement soulignera qu’ils sont opérationnelles à 100%. « Ces sites traitent des tonnes de déchets chaque jour. D’ailleurs, notre wilaya peut se targuer d’avoir mis tous les moyens pour éradiquer les décharges sauvages », ajoutera-t-il. A propos de l’aide qui s’élève à près de 40 milliards de centimes, octroyée par l’Etat pour les 45 communes de la wilaya de Bouira, notre interlocuteur juge qu’elle est suffisante pour couvrir les besoins de la wilaya en matière d’aménagements et de protection de l’environnement. « Le ministre de l’environnement a montré une réelle volonté de mettre fin à ce fléau. D’ailleurs, les aides octroyées sont la preuve de cet engagement » dira-t-il. Interrogé sur le projet d’un incinérateur de déchets ménagers, M. Saaed, notera que ce projet devrait entrer en phase d’étude très prochainement : « Nous sommes en train de mûrir ce projet et nous allons entamer les études de faisabilité et le choix du site incessamment », a-t-il expliqué. 

« Les APC feraient bien de confier le ramassage des ordures à des entreprises spécialisées »

Concernant le coût de cet incinérateur, le premier responsable de l’environnement de la wilaya estimera qu’il sera élevé. « Entre l’étude et la réalisation de cette infrastructure, il faudra compter pas moins de 30 milliards de centimes. Mais c’est un investissement à long terme et puis, la sauvegarde de l’environnement n’a pas de prix », a-t-il affirmé. A travers ces déclarations, on note que l’Etat a mis tous les moyens financiers dans le but d’améliorer le cadre de vie des citoyens et, aussi, d’assurer la sauvegarde de l’environnement, du moins à l’échelle locale. Cependant, il subsiste encore quelques couacs enregistrés ici et là notamment au niveau des localités d’Ahnif, Maâmoura et Lakhdaria. A cela, M. Farid Saaed répondra : « Les collectivités locales et, surtout les citoyens, ont un grand rôle à jouer. Par exemple, au niveau de Lakhdaria, on fait face à une opposition non justifiée de la part de quelques citoyens. D’ailleurs, les membres de l’APW vont nous soumettre prochainement un autre site pour y implanter une décharge contrôlée ». Sur le volet de la gestion des ramassages des ordures par les services des APC, qui est, faut-il le souligner, assez approximative, pour ne pas dire carrément défaillante, notamment dans les communes de Lakhdaria et Sour El Ghozlane, notre interlocuteur dira : « Il faut que les APC apprennent à reconnaître leurs limites et à faire preuve de sagesse en se délestant de cette partie au profit d’entreprises compétentes en la matière, car ces dernières obéissent à un cahier des charges qu’on peut aisément contrôler ». Par la suite, M. Saaed citera l’exemple du chef-lieu de la wilaya de Bouira qui génère, selon ses estimations, pas moins de 70 tonnes de déchets par jour. Il soulignera que « les déchets de la commune de Bouira sont gérés par la commune, mais aussi par une entreprise privée. Faites un tour dans les quartiers où l’entreprise privée active et vous allez voir que les déchets ont considérablement diminué ». Autre point soulevé par ce responsable, celui relatif de la responsabilité des citoyens vis-à-vis des déchets qu’ils produisent. « Il faut que la population prennent conscience que l’Etat ne peut pas tout faire seul. Et puis, il y va du bon sens et de la contribution de chacun, car il ne faut pas se leurrer, la protection de l’environnement est l’affaire de tous », a-t-il déclaré. Pour étayer ses propos, notre interlocuteur rappellera qu’il existe, depuis 2002, une taxe environnementale annuelle d’une somme allant de 500 à 1 000 DA. Il s’interrogera ensuite : « Cette mesure est-elle appliquée ? ». Et d’ajouter pour conclure que « les APC se plaignent du manque de moyens et les citoyens réclament toujours plus de leurs élus… L’application de cette taxe, car à l’inverse de l’impôt, elle n’a pas de caractère coercitif, pourrait avoir un impact plus que positif sur le plan environnemental ».                  

 Ramdane B.

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