Les travailleurs de l’université de Béjaïa ont entamé depuis hier, une énième grève cyclique de quatre jours pour dénoncer le «mutisme» des responsables du secteur de l’enseignement supérieur face à un mouvement de protestation qui dure depuis le début de l’année universitaire.
Décidés à aller jusqu’au bout, les travailleurs de l’université de Béjaïa, sous l’égide du SNAPAP, haussent le ton. Désormais, ce sont quatre jours de grève cyclique au lieu de trois. Même les espacements entre ces grèves cycliques sont réduits de façon à ce qu’elles aient plus d’impact. « L’administration, au lieu de tendre l’oreille aux revendications que nous portons depuis la rentrée, a préféré nous répondre par un dépôt de plainte pour avoir initié un mouvement de protestation qui est pourtant légitime », se désole un gréviste travaillant à la DOU. En outre, il faut dire que ces grèves répétitives à l’université ne vont pas sans outrager les étudiants, jusque là solidaires avec les travailleurs en grève. Depuis hier, ce sont les étudiants qui assurent le service minimum pour servir les repas, dans au mois cinq résidences universitaires. Par ailleurs, il faut rappeler que les travailleurs de l’université de Béjaïa (corps communs, ouvriers professionnels, contractuels, agents de sécurité..) ont initié ce mouvement pour réclamer l’augmentation des salaires, la revalorisation des primes et des indemnités, l’intégration des contractuels et l’abrogation de l’article 87 bis.
Les étudiants en sciences infirmières ont également débrayé
Les étudiants en sciences infirmières de la faculté de médecine de l’université Abderahmane Mira de Béjaïa sont aussi entrés en grève, hier, pour exiger des responsables de rajouter des spécialités à cette filière et de réserver une suite favorable à leur vœu de poursuivre, après l’obtention de leurs licences, la formation de Master. L’université de Béjaïa, étant la première, en Algérie, à créer une filière en sciences infirmières, aspire à suivre tout le cursus jusqu’à l’obtention du doctorat. Mais, les étudiants sont convaincus qu’après l’obtention de leurs licences, ils seront « mis à la porte ». L’une des étudiantes en sciences infirmières dira que le diplôme doit changer d’appellation et être qualifié de soins généraux au lieu de sciences infirmières, vue la compression des études, les TD dispensés à toute une section en une seule séance et le manque de professeurs. Mais à part leur classification catégorielle supérieure d’une catégorie par rapport à celle des techniciens formés par l’école paramédicale d’Aokas, ces derniers n’entrevoient aucune issue professionnelle après l’obtention de leurs licences du fait que présentement, se sont les techniciens de l’école paramédicale qui en sont les plus favorisés dans le recrutement par les établissements hospitaliers, considérant qu’ils ont acquis une certaine expérience professionnelle due aux stages pratiques qu’ils suivent durant leur formation. Il est à signaler qu’avec le lancement du centre hospitalo-universitaire de Béjaïa, les étudiants des sciences infirmières seront appelés à suivre des stages au niveau des structures hospitalières, à commencer par des gardes qu’ils feront avec les étudiants en médecine. La filière des sciences infirmières est nouvelle en Algérie et même en France, elle a été lancée, il n’y a pas si longtemps de cela, par la faculté de médecine de l’université d’Amiens.
M.H. Khodja et A. Gana

