4e partie et fin
Courroucé, dès qu’il rentre au palais il lui dit : -En t’épousants je t’ai dis que tu ne devrais en aucune façon influer sur mes décisions bonnes ou mauvaises.Mais j’ai constaté aujourd’hui que tu as dépassé les limites qui t’étaient imparties !L’homme que j’ai entendu haranguer la foule au marché disait des mots qui ne venaient pas de lui. J’ai tout de suite deviné, que cela venait de toi !”“C’est vrai, majesté, en le voyant pleurer, j’ai été prise de compassion après l’avoir écouté je lui suggéré de prendre à témoin la population, en espérant que tu allais changer d’avis et le remettre dans son bien droit !”-Je suis l’Ag’ellid de ce pays même si je me suis trompé, il est hors de question de changer d’avis :Ayen Iaâddan iâddaitsou dhel d’-ilqaâ !Ce qui qui est passé est passéMort et enterré !Puisque tu as outrepassé les limites imparties, j’ai le regret de t’annoncer à toi aussi, que tu es répudiée à compter d’aujourd’hui. Cependant tu auras droit de prendre du palais tout objet que tu jugeras précieux à tes yeux.La femme est choquée par les propos de son mari. Pour elle, elle a bien agi, elle n’a tenté que de lui ouvrir les yeux, car ses jugements sont la plupart du temps entachés d’irrégularité, si ce n’est de l’arbitraire à l’état pur.Sans broncher, elle se résigne à son triste sort, mais avant de quitter définitivement le palais, elle invite son mari à partager avec elle, le repas d’adieu. Habilement, elle met quelque gouttes d’un puissant somnifère dans son assiette. Dès qu’il finit de manger, une torpeur lui brouille les yeux et il sombre dans les bras de Morphée.Elle appelle ensuite ses serviteurs et leur demande sous le sceau de la confidentialité, de l’aider à mettre son mari dans une caisse en bois, et de l’emmener chez elle dans ses bagages. Une fois dans la maison de ses parents, elle attend le réveil de l’Ag’ellid son mari.Quand les effets du narcotique se dissipent, l’Ag’ellid s’aperçoit qu’il n’est pas dans sa couche, ni dans son palais, mais dans un autre lieu qui ne lui est pas familier.Avant qu’il ne dise quoi que ce soit, sa femme s’approche de lui, à brûle-pourpoint il lui dit : “Qu’est-ce que je fais ici ? Comment as-tu fait pour me ramener ? Pourquoi as-tu fais cela ? Explique moi.”Pour toute réponse la subtile femme lui dit : “Majesté, j’ai obéi à la lettre à tout ce que tu m’as dit.-Mais je ne t’ai pas dit de m’emmener !C’est vrai, majesté, tu ne m’as pas demandé ceci, mais tu m’as dis, prends du palais tout ce dont tu as envie, et que tu trouves précieux à tes yeux.Pour moi, la chose la plus précieuse à mes yeux, c’est ta personnes majesté, c’est pour cela que je t’ai emmené. A part toi rien de matériel ne m’intéresse dans cette vie !”L’Ag’ellid la regarde droit dans les yeux, lui sourit, la serre contre lui et lui dit à l’oreille :Tu es une femme intelligente, pleine de bon sens et d’à propos. Je te pardonne tes offenses. Partons chez nous !” Le couple royal repart sur de nouvelle bases. Du tyran qu’il était, l’Ag’ellid devient un monarque éclairé grâce à sa femme qui l’aide dans l’ombre à gouverner. Durant le restant de son règne les exécutions arbitraires sont bannies au grand soulagement de la population.“Our kefount eth’houdjay i nou our kefoun ird’en tsemz’ine. As n-elâid’ anetch ak’soum ts h’em’zine ama ng’a thiouanz’iz’ine. » (Mes contes ne se terminent, comme ne se terminent le blé et l’orge. Le jour de l’Aïd, nous mangerons de la viande avec des pâtes, jusqu’à avoir des pommettes rouges et saillantes).”
Benrejdal Lounèsbenrejdallounes@yahoo.f
