Pas de nouveaux projets en perspective !

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Le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid-Ahmed Ferroukhi, était avant-hier en visite à Tizi-Ouzou. Lors de cette virée, le ministre a inspecté plusieurs projets, en cours de réalisation ou réceptionnés, notamment à Azeffoun et Tigzirt.

Le départ fut de Tizi-Ouzou après une petite halte au nouveau siège de la direction régionale du secteur. A Azzefoun, ville portuaire qui était sa première destination, le ministre s’est rendu, en premier lieu, sur le site des installations à terre de la ferme aquacole qui se trouve à M’lata, à l’entrée de la commune. Cette ferme aquacole, la seule à Tizi-Ouzou, spécialisée dans l’élevage d’alevins et dans la production du loup de mer et de la daurade, a été lancée en 2008. Elle a produit, durant l’année 2011, prés de 186 556 Kgs de poisson, révélera t-elle. Le début de la commercialisation du produit de la ferme a débuté en juin 2009. La production optimale est estimée à 1 200 tonnes, mais elle n’a atteint que 600 tonnes entre juin 2009 et décembre 2012, regrettera le chef du projet. Par la suite, M. Ferroukhi a fait une virée au « foyer du pêcheur », un établissement privé dédié aux pêcheurs du port d’Azeffoun. Le ministre s’est, ensuite, rendu à « la Halle à marée d’Azeffoun », sise à l’intérieur du port. Cette Halle à marée, qui a coûté un peu plus de 62 millions de DA, sera réceptionnée durant le premier trimestre de l’année en cours. Elle est composée, notamment, d’un quai de débarquement de 30m, d’un bloc administratif, de deux chambres froides, d’une salle de vente de poisson blanc, d’une salle de vente de poisson bleu, d’une zone d’expédition et d’une autre de stockage, ainsi que d’un équipement informatique muni d’un système de vente et de collecte de données. « La halle à marée doit être considérée comme un prestataire entre les producteurs et les acheteurs. Son rôle est d’animer, dans le respect des normes d’hygiène en la matière, avec rapidité transparence et traçabilité les ventes aux enchères des produits de la mer », indiquera Omar Meddahi, directeur de la halle à marée d’Azeffoun, expliquant que « la vente sera effectuée dans une salle. Les acheteurs seront assis et munis chacun de télécommande. Ils verront défiler devant eux les caisses de poisson, sur un ensemble de convoyeurs, puis s’afficheront, sur un écran LCD, le poids et le type du poisson, ainsi que le nom du bateau de débarquement et le prix de l’enchère. Alors, chaque acheteur clique sur la télécommande sur le prix qui l’agrée ». Tout au long des exposés qui lui ont été fait le ministre se contentera d’écouter ses interlocuteurs. Au retour sur Tizi-Ouzou, le ministre a effectué un arrêt à Tigzirt, où il s’est rendu sur le port de la ville, accompagné du P/APC local. Pour rappel, ce port a été réceptionné en juillet 2008. Le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques dira, lors d’un point de presse, animé au niveau de l’hôtel « Le Marin » d’Azeffoun, que les habitants de la côte consomment trois fois plus de poisson que ceux de l’intérieur. « Plus on va vers l’intérieur moins les gens ont tendance à consommer du poisson. Une étude a récemment révélé que sur la côte, la consommation a atteint les 10 Kgs par habitant et par an, tandis qu’à l’intérieur du pays, elle ne dépasse pas les 3 Kgs par habitant », dira M. Ferroukhi. 

“Valorisre ce qui exisre déjà!”

Il précisera, par ailleurs, que sa visite s’inscrit dans le cadre de l’évaluation du secteur de la Pêche est des Ressources halieutiques dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Interrogé sur son programme de réhabilitation de 40 sites, le ministre répondra : « Il faut améliorer le service public, notamment ses infrastructures. Il faut également qu’il y ait une meilleure coordination. Les ports sont construits par la direction des travaux publics, ils sont gérés par les entreprises du ministère des Transports et utilisés par des pêcheurs. Il faudrait que les trois parties se réunissent pour discuter de manière permanente. Nous avons renouvelé une convention avec les entreprises de gestion des ports de pêche, en se basant sur les expériences que nous avons eues depuis 2004, tout en intégrant, bien sûr, un cahier des charges plus précis pour améliorer la situation qui prévaut dans le secteur ». Il indiquera qu’il y a un autre programme qui prendra effet après 2014 et qui concerne les ports et les abris de pêche. « Nous discuterons cette année de ce plan de 2014. Après quelques visites que j’ai effectuées, il me semble raisonnable d’améliorer et de valoriser ce qui existe ». Quand aux problèmes des pêcheurs et des investisseurs qui, depuis quelques années, sont les mêmes, le ministre expliquera qu’« il y a des problèmes qui sont structurels. Mais nous devons tout faire pour arriver à mieux gérer ce qui se passe en mer. Puis, il faudra identifier les zones de pêche et ceux qui les fréquentent également. Mais il faut aussi avoir des règles précises pour gérer tout ça. Car nous devons tout faire pour arriver à mieux nous organiser. Par la suite, nous essayerons d’avoir une meilleure structuration et organisation après le port. Car le consommateur veut tout savoir sur le produit qu’il consomme. Il ne faut surtout pas oublier qu’il s’agit d’une économie privée. C’est des privés qui se partagent des espaces. Donc, ils doivent s’organiser pour mieux gérer leurs problèmes », a-t-il ajouté. En ce qui concerne la cherté des produits de la mer, il expliquera qu’il faut créer une filière de pêche équilibrée, que ce soit du côté des professionnels que celui des consommateurs. « Comme ça, le consommateur sera content, car il saura qu’il a payé ce produit à un prix qui n’est pas hors normes, avec une traçabilité claire du produit.  Il faut trouver un équilibre dans l’économie du produit », a-t-il déclaré. Le ministre ajoutera : « La problématique consiste en l’amélioration des structures déjà existantes pour le fonctionnement de la pêche et d’y faire coexister cette activité avec d’autres. Je ne connais pas la région dans le détail, mais j’imagine mal une infrastructure ne fonctionner que pour la pêche, car il y a aussi l’économie locale et divers domaines, tel que le tourisme. Nous avons tendance à fonctionner soit par une chose ou par une autre, mais pas par les deux ensembles».  Quand au bilan de cette virée dans la wilaya de Tizi-Ouzou, le premier responsable du secteur de la pêche affirmera qu’« il y a beaucoup de capacités que nous pourrions à l’avenir valoriser dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Notre politique a pour but d’améliorer le secteur tout en réalisant et en valorisant ce qui existe déjà elle consiste aussi à écouter les professionnels et les gens qui sont dans le domaine ». A propos des Halles à marée, M. Ferroukhi dira que « c’est une excellente initiative, car elles permettront peut-être d’améliorer les choses. C’est un investissement privé que nous encourageons. Nous ne sommes pas condamnés à vendre du poisson dans du journal, à le mettre dans d’horribles caisses et à l’acheter dans des rues sombres. J’ose espérer qu’à l’avenir, nous aurons de beaux magasins pour vendre les produits de la mer dans de bonnes conditions. Mais pour y arriver, ceux qui activent dans le secteur doivent travailler dur».

Samira Bouabdellah

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