Le labour à la force de la charrue et d’une paire de bœufs a toujours sa place à Tamokra. Contrairement aux plaines de la vallée de la Soummam qui ont vu l’intrusion des techniques modernes, le relief trop accidenté de cette circonscription rurale interdit toute mécanisation. « Pratiquement, toutes les familles possèdent une paire de bœufs, parfois on s’unit à deux ou à trois pour travailler la terre », relate un villageois.
« On est fellah de père en fils. Chez nous, retourner la terre est une pratique bien ancrée dans les mœurs, car le terroir constitue bien souvent l’unique source de pitance », dira Akli, un autre paysan du village Bicher. Ce fellah dit qu’il tenait à sa paire de bœufs comme à la prunelle de ses yeux. « Le travail de la terre est laborieux, j’en conviens, mais le fait de partager cette tâche avec des bêtes si dociles, devient source de motivation et de bonheur insoupçonné », ajoute-t-il. L’attache à cette pratique ancestrale est toujours palpable à Tizi Aïdel, Tamokra, Boukerdous ou dans d’autres localités.
« Nous répondons toujours favorablement aux sollicitations des autres fellahs, y compris ceux des communes limitrophes comme Amalou ou Bouhamza », souligne un laboureur de Tamokra, précisant que les prestations sont facturées entre 2 000 et 2 500 DA la journée.
N. Maouche.