Le procès en appel de l’ex-maire de Tizi-Ouzou, Mohand Belhadj,et deux de ses collaborateurs sera examiné aujourd’hui au niveau de la cour de Tizi-Ouzou.
Pour rappel, les trois mis en cause ont été condamnés, en avril dernier, à une peine de prison ferme par le tribunal correctionnel de Ouacifs. Le maire et son vice-président ont écopé de deux ans alors que le troisième inculpé un chef de service au niveau de la même APC, a été condamné à 18 mois de prison ferme. Les peines ont été assorties d’une amende de 100 mille dinars pour chacun. Les trois accusés sont poursuivis notamment pour dilapidation des biens publics. On leur reproche une mauvaise gestion dans, au moins, quatre dossiers relatifs à l’achat de matériaux de construction, de pièces détachées, d’articles sportifs, ainsi que celui concernant la répartition de chauffages à mazout. Les faits remontent aux années 2008 et 2009. C’est l’ex-wali de Tizi-Ouzou, M. Hocine Mazouz, qui a déposé plainte contre eux. L’ancien maire et ses deux collaborateurs ont fait appel, suite à cette condamnation. Le procès est donc programmé pour aujourd’hui à Tizi-Ouzou. Un procès qui intervient au lendemain de l’examen d’une affaire relative à l’APC de Tizi-Ouzou. Il s’agit du procès de quatre autres anciens P/APC de la même mairie. Cet autre procès a eu lieu, rappelons-le, avant-hier au niveau du tribunal correctionnel d’Azazga. Des peines allant de 5 à 10 de prison ferme, assorties d’amendes allant de 300 mille à 1 million de dinars, ont été requises contre les prévenus dont trois, Cherrak Omar, Aït Ahmed Cherif et Bensalem Arezki, étaient présents au tribunal et ont comparu en tant que prévenus libres. Le quatrième accusé Taleb Ahmed, est lui en fuite. Les quatre anciens maires sont poursuivis pour « faux et usage de faux », « détournement de deniers publics » et » octroi, douteux de marchés ». Les faits de cette affaire remontent à la période allant de 2000 à 2005, années où ils furent successivement à la tête de l’APC de Tizi-Ouzou. Notons que les quatre maires sont d’obédience FFS alors que Belhadj est issu du FLN. Quoi qu’il en soit, ces affaires qui éclaboussent l’APC de Tizi-Ouzou mettent davantage à mal l’élu local. De telles affaires ne peuvent qu’affaiblir le lien et la confiance déjà ébranlés entre l’élu et le citoyen. C’est ce manque de confiance qui fait qu’on ne se bouscule pas au portillon lors des échéances électorales locales et législatives. Cela donne raison à ceux qui disent que les candidats aux élections ne sont animés que par leurs intérêts personnels. Ces affaires qui ne sont pas rares à l’échelle nationale remettent en cause la crédibilité de l’élu. C’est dire que les procès cités revêtent une importance indéniable non seulement chez la population locale, mais surtout auprès des maires et autres élus qui veulent tirer au clair ces affaires et en finir avec le scandale. Par ailleurs, ce genre d’affaire ne peut qu’amener les responsables des partis à bien choisir les candidats qu’ils présenteront aux élections afin de ne pas tomber dans les mêmes erreurs. Chose qui ne fut apparemment pas appliquée jusque là par toutes les formations politiques qui jettent généralement leur dévolu sur des personnes « douteuse » comme l’attestent d’ailleurs les montées au créneau des militants de tel ou tel parti à chaque échéance électorale, dénonçant les listes présentées par leur parti. La réhabilitation du politique, qui perd depuis longtemps déjà du terrain, passe absolument par là.
M.O.B