Cette année, plus que les autres, notre corps est malmené. La vague de froid du début février est brusquement repartie, désorientant notre organisme. S’il est très appréciable de retrouver des températures plus douces et voir les jours s’allonger, ce passage au printemps ne se fait pas sans conséquences. C’est le contrecoup de l’hiver.
« Nos grands-parents étaient préservés de ce risque, affirme une chronobiologiste.
Ils se reposaient l’hiver en s’épargnant les travaux dans les champs, réservés au retour des beaux jours », explique ce spécialiste des rythmes du corps. Puis, avec la révolution industrielle, les temps et les modes d’activité ont changé bouleversant une organisation jusqu’alors calquée sur les rythmes naturels.
Attention à la dépression saisonnière
« Les défenses immunitaires sont très sollicitées avec le froid et s’épuisent. Les infirmières dans les maisons de retraite craignent toujours l’arrivée du printemps, car l’on peut mourir d’infections bénignes, ayant trop stimulé nos défenses pendant l’hiver ».
En outre, il existe un effet dépressif lié à la luminosité. Comme le « blues hivernal » dû à la privation de lumière naturelle, une variante de troubles affectifs saisonniers (TAS) peut se manifester lorsque le soleil revient brusquement. Ces TAS surviennent également lorsque notre entourage peut profiter des beaux jours, mais pas nous.
Se réhabituer petit à petit au soleil
« Notre organisme n’aime pas être violenté. L’idéal serait de partir à la mer ou à la montagne huit jours chaque hiver afin de se préparer à son retour et mieux supporter les mois sombres ». La luminothérapie est d’ailleurs connue pour soigner les dépressions. Il existe aujourd’hui de simples petites lampes de bureau ou à brancher dans sa chambre. « Inutile de la regarder, il suffit d’en avoir une dans la pièce », confirme le spécialiste. En stimulant ainsi le nerf optique, le cerveau sécrète de la sérotonine, qui a un effet antidépresseur.
Autre bienfait d’un petit tour à la plage ou dans les hauteurs enneigées : l’horizon. « Vivre en ville et avoir une vision bloquée à 40 ou 60 m fatigue les yeux. Voir au loin les repose. Ce n’est pas qu’un effet psychologique des vacances. »
Mettre de la couleur dans l’assiette!
Certains fruits et légumes permettent de purger l’organisme des toxines accumulées l’hiver. Les primeurs sont bientôt de retour, élaborez-vous une petite cure. Le concombre est par exemple prodigue en minéraux. La betterave et l’asperge sont riches en fibres pour faciliter la digestion. Tout comme le radis, du soufre en plus.
« Savez-vous que plus les aliments sont colorés, plus ils sont anticancéreux » explique le chronobiologiste. Il ne faut donc pas hésiter à manger kiwis, poivrons, citrons et oranges.
Enfin, pensez à compenser le manque de vitamine D, que le soleil nous offre habituellement. Le thon en contient, comme d’autres poissons (saumon, hareng, anchois), mais cela ne suffit pas toujours. « Il existe des compléments alimentaires sur ordonnance. La prévention est faible, et pourtant cette vitamine est essentielle ».
Attention toutefois à ne pas pousser la détox… jusqu’à l’intox. Rien ne vaut une alimentation régulière et variée toute l’année, qu’on ponctuera de produits de saison.

