Les retombées de la déforestation

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l Le massif forestier de la commune de Yakouren est considéré comme l’un des plus importants de la wilaya de Tizi Ouzou. Une superficie totale de 7 930 ha, soit 47% est constitué de forêts composées de plusieurs espèces, particulièrement de chêne-liège, de “chêne-zen” et enfin Afarez. Les colons la nommaient, “petite suisse africaine” probablement pour ses spécificités naturelles. En empruntant la RN 12 reliant Azazga-Yakouren sur 11 km, on constatera les torts causés à ces paysages de toute beauté. Beaucoup de facteurs ont contribués à cette décadence écologique au grand dam de dame nature, étant souillée d’une manière régulière et impunie. L’homme est souvent à l’origine des graves préjudices causés à la production forestière. Ainsi, la flore est la plus exposée, le pillage de liège est devenu une pratique destructive à ne pas occulter, au vu des dégâts engendrés à la subéraie de la région. Indubitablement vu les caractéristiques physiques de l’écorce de chêne-liège, les malfrats ne trouvent aucune difficulté à écouler le liège volé en fructifiant leurs rentes et sans avoir le moindre souci quant aux régressions occasionnées à ce trésor naturel. Car, au moment du démusclage, si la couche-mère productrice du liège est atteinte, le chêne subirait l’assaut d’innombrables parasites et on n’aura plus à parler de liège de qualité, ce qui certainement apparaîtra à moyen terme. Ajoutons à cela la coupe de bois illicite laquelle a aussi contribué à la dégradation massive de la forêt, notamment en cette période hivernale où l’on se rabat sur la forêt pour s’approvisionner en bois de chauffage en l’absence de gaz de ville, les conséquences ne tardent pas à se manifester. D’importants glissements de terrains sont survenus l’hiver dernier phénomène qur l’on constatera surtout sur les bordures de la RN 12 à plusieurs endroits, en outre, au village dit Oulmouthen, cinq familles sont menacées par l’érosion de la forêt appelée Achatouf. A long terme, c’est l’espèce animale qui en paiera les frais, menacée par la bêtise humaine. On risque de voir plusieurs races d’animaux disparaître de la région, à l’instar du singe Magot qui risque de perdre son statut sauvage, avec sa domestication et la commercialisation illicites. En revanche, il est temps, voire indispensable de tirer la sonnette d’alarme pour que l’on daigne lever le petit doigt à cet égard, il faut tout d’abord intéresser les riverains à la politique sylvicole et faire plus d’efforts afin d’assurer une meilleure gestion du patrimoine forestier.

Hacène Aouidad

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