«Amachahou rebbi ats iselhou Ats ighzif anechth ousarou» (Ecoutez, que je vous conte une histoire, Dieu fasse qu’elle soit belle, longueet se déroule comme un long fil).
Si quelqu’un fait du bien au cours de sa vie, il risque un jour ou l’autre d’être récompensé, comme le jeune homme, héros de cette histoire tirée d’un conte du terroir.Jadis vivait dans une contrée éloignée, une petite famille dont le fils aîné qui avait dépassé la vingtaine, se morfondait dans son coin à longueur de journée. Son père très pauvre n’avait ni de champs à cultiver ni de moutons ou de chèvres à garder. Il enviait les familles nanties, qui menaient la belle vie et se mariaient entre elles quand elles le voulaient. Pour lui, rien de cela n’arriverait s’il continuait à vivre dans la contrée. Après avoir réfléchi, il s’ouvre à ses parents et leur dit :“Qaren d’i lemthel efagh ar vara ats imghoredh ! (Il y a un proverbe qui dit : Sors de ta contrée, tu vas te former !)Je vais suivre à la lettre ce qu’il dit.C’est à regret que le jeune homme quitte ses parents. La mère lui prépare un viatique (aâouine) et le laisse partir en lui souhaitant de réussir. Son père est inquiet à son sujet, c’est le cœur contrit qu’il voit partir sous ses yeux son fils aîné ! Le jeune homme part en terre inconnue. Ses pérégrinations l’emmènent dans un endroit désert. Ayant épuisé sa réserve d’eau, il se met à la recherche d’un puits pour pouvoir se désaltérer. Ayant trouvé un, il plonge l’ustensile qui s’y trouve, attaché à une corde et, soudain, il entend une voix, provenant d’un rat tombé dans le puits sur le point de se noyer, et qui lui dit :“Ay argaz lâli selk’iyi, ak ghnough ma ighna-k rebbi ! (Ô homme, délivre-moi, je t’en prie, si Dieu le veut, je vais t’enrichir et tu seras un homme heureux).Le jeune homme éclate de rire et lui dit à son tour :“D’achou izmar oughard’a i oumd’an am nekini akka ! (Que peux-tu faire ô rat pour un homme comme moi ! “Remonte-moi et on verra !”Après avoir remonté le rat, ce dernier le remercie et lui dit : “Je vais te donner un peu de mes poils, tu les brûleras si jamais tu as des difficultés, je viendrai aussitôt t’aider !”Le jeune homme le remercie à son tour et ils se quittent bons amis.Quelques heures plus tard, le jeune homme trouve dans un autre puits un serpent en difficulté, après s’être désaltéré ce dernier ne pouvait plus remonter. Pris au piège, il sollicite du jeune homme de le délivrer. Une fois sauvé, il le remercie et lui donne quelques unes de ses écailles à brûler, dans le cas où il serait lui-même en difficulté. Ils se quittent bons amis.Le manège se répète encore une fois, mais cette fois c’est un homme que le jeune homme trouve dans le puits où il est allé se désaltérer. Ne sachant pas nager, ni tenir sa tête lors de l’eau, l’homme était sur le point de se noyer. Quand le jeune homme lance le seau dans l’eau, l’homme l’agrippe et le supplie de le remonter. Une fois hors de danger, le jeune homme est heureux d’avoir sauvé une vie, il partage avec l’homme ses provisions et ils continuent leur chemin ensemble.Quand arrive le moment de se quitter, l’homme le remercie, lui serre la main et lui dit : “Si jamais tu as besoin de moi, j’habite le village X qui se trouve à flanc de montagne. Tu peux me faire appel quand tu veux, je serais heureux de te rendre service mon ami, mon sauveur ! Va, que la paix soit avec toi !”.
(A suivre)Benrejdal Lounèsbenrejdallounes@yahoo.f