présente son dernier livre Partis au XIIème siècle (lors des croisades) pour combattre les infidèles à Jérusalem, au Moyen-Orient, des Algériens, essentiellement des Berbères de Kabylie, y sont restés jusqu’à aujourd’hui.
Ils y ont construit une vingtaine de villes comme Merdj-Soltane ou Hay-El-Maghariba, où ils ont développé leur culture et conservé leurs traditions. Et, même s’ils sont devenus des Syriens à part entière, ils parlent encore un kabyle pur, c’est-à-dire un kabyle expurgé de tout mot et toute locution étrangèrs. C’est ce qu’a souligné en substance, samedi après-midi à Béjaïa, dans la petite salle du TRB, l’écrivain Kamal Bouchama, ancien ministre de la Jeunesse et des Sports et ex-ambassadeur d’Algérie en Syrie, au cours de sa conférence donnée dans le cadre de la Balade littéraire. Il a présenté au public son dernier livre, intitulé « Les Algériens de Bilad El Sham, de Sidi Boumediene à l’Emir Abdelkader 1187 – 1917 », paru aux Editions Juba. D’emblée, l’auteur note que le but de son livre est de lever le voile sur un large pan de l’histoire de l’Algérie, ignorée jusque-là par les jeunes et les moins jeunes. Parlant comme un conteur d’histoires que l’on écouterait volontiers pendant des heures, l’ancien ambassadeur explique que les premiers contingents d’Algériens, levés par Sidi Boumediene à Béjaïa, sont partis prêter main forte au chef de guerre Salah Eddine El-Ayoubi, lors de la bataille du 4 juillet 1196 entre Musulmans et Chrétiens, qui s’est soldée par une victoire éclatante en faveur des Musulmans. C’était le Djihad. Et la ‘’mobilisation’’, fait remarquer l’écrivain, a eu un effet de boule de neige. Après la 3ème Croisade dirigée par Richard Cœur de Lion, Si Sidi Boumediene est revenu, manchot, à Béjaïa, pour continuer son prosélytisme au pays, les autres sont restés pour différentes raisons, comme celle de diffuser et apprendre la science et posséder de belles terres (el-ghota). Il y en a aussi qui s’y sont mariés et ont prospéré. Puis, au cours des siècles et jusqu’en en 1917, il y eut l’émigration fragmentaire, c’est à dire que des Algériens partaient d’ici (comme on part aujourd’hui en France ou au Canada) s’installer à Bilad El-Sham qui comprenait à l’époque la Syrie actuelle, la Jordanie, la Palestine et le Liban. Parmi ces émigrants, l’orateur cite un nom. Il s’agit de Cheikh Tahar El-Ouaghlissi Assemaouni, un savant pluridisciplinaire et un jurisconsulte hors pair. Et dans la salle, on entendit quelqu’un lancer que c’était là l’une des premières fuites de cerveaux. Comme quoi le phénomène ne date pas d’aujourd’hui.
B. Mouhoub

