Les transports dans la wilaya de Tizi-Ouzou sont sans doute parmi les secteurs les plus mal pris en charge, que ce soit en terme de gestion ou de développement.
Pourtant, des promesses ont été faites. Beaucoup de promesses même. On a longtemps miroité la mise en circulation du train Tizi-Ouzou – Oued Aïssi avant que cela se révèle un gros flop. Il n’y a que le rail et quelque battisses qui devraient faire office de station. Mais point de train en circulation. On a promis également confort et disponibilité dans les transports routiers. Rien de tout cela également. L’usager s’est retrouvé par contre, à galèrer plus et payer plus. Tout déplacement à travers la wilaya, particulièrement à destination du chef lieu est devenu une corvée. La situation s’est aggravée d’avantage ces deux dernières années. En effet, la délocalisation des stations intermédiaires ainsi que celle de la gare routière a achevé de mettre à genoux le secteur des transports à Tizi-Ouzou. Personne n’a oublié les conséquences que la vague de délocalisation de toutes ces stations vers les périphéries du chef-lieu de la wilaya a entraînées en juin 2011. Les transporteurs sont alors montés au front afin de s’opposer à la décision de délocalisation des stations. Un mouvement de protestation des transporteurs vers les localités de la wilaya a alors vu le jour, notamment après la délocalisation des stations de l’Est vers Oued Aïssi. Par la suite, les opérateurs de transports par bus depuis la gare routière ont eux aussi initié une grève. Celle-ci a d’ailleurs paralysé le secteur pendant près de deux mois, marquée d’ailleurs par des marches « escargot » et des sit-in devant la directions des transports. Ils ont fini toutefois par rejoindre la nouvelle gare de Kaf Naâdja suite à des promesses de la direction d’améliorer leur situation.
Trois ans après la création des stations intermédiaires, les commodités ne suivent toujours pas!
Par la suite, les opérateurs ont, sans que les responsables ne réagissent, ont augmenté de 50% les tarifs au grand désespoir des usagers. De la politique de « bricolage » de la délocalisation, ayant découlé d’une décision prise à la hâte, sans aucune étude ni évaluation des retombées sur le citoyen, le citoyen s’est ainsi retrouvé aspiré dans une spiral de mauvaise organisation, subissant toutes les retombées, à commencer par les longs trajets vers les gares intermédiaires et la nouvelle gare routière. D’autres lacunes ont été relevées dès l’application de l’opération de délocalisation, mais après bientôt trois ans, rien n’a été fait pour améliorer la situation. L’absence d’aménagements des stations de bus au niveau de la ville est aussi un problème auquel font face les voyageurs au quotidien. Mais cela semble en effet ne point déranger les autorités compétentes qui préfèrent fermer les yeux plutôt que de préparer les espaces adéquats pour accueillir les citoyens. Le confort lors des trajets laisse à désirer, et l’état de la majorité des trolleys assurant les navettes entre le chef-lieu de la wilaya et les stations intermédiaires sont loin de faire l’unanimité auprès des usagers. Mais cela aussi est loin de constituer une préoccupation pour les autorités. Si certaines régions ont bénéficié de stations intermédiaires implantées en dehors de la ville des genêts, d’autres en revanche ont vu les leurs installées dans l’ancienne gare routière. Et là aussi, c’est d’être réglé. L’exiguïté de l’endroit n’a pas empêché les autorités d’entasser à l’intérieur les fourgons le long d’une dizaine de quais réservés aux régions, dont Tadmaït, Makouda, Beni Zmenzer et Maâtkas entre autres. Les dernières décisions du ministre des Transports, fixant les tarifs des transports selon les distances et les véhicules, à fini de laminer la bourse des fonctionnaires qui se déplacent à Tizi-Ouzou et celle des parents dont les enfants sont scolarisés au chef-lieu. Avec ou sans note, certains transporteurs n’hésitent pas à imposer leur dictat en pratiquant des tarifs à leur guise, en toute impunité. Le même état des lieux a d’ailleurs été relevé par les membres de la commission de l’APN chargé du secteur des transports et de la télécommunication en visite à Tizi-Ouzou, le mois de janvier dernier.
Des projets entre promesses et retard de réalisation
En effet, ces derniers, sidérés par la situation au niveau des gares, ont établi un constat des plus catastrophiques pour le secteur des transports dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Ils ont en effet relevé le manque criant de commodités au niveau de ces stations, mettant dans l’embarras et les opérateurs et les voyageurs. Plus grave encore, c’est l’insécurité qui est pointée du doigt par la commission, au niveau des différentes stations, notamment celle multimodale de Oued Aïssi. Même les transporteurs les plus aguerris n’osent s’y risquer après certaines heures. Cette gare devait abriter, provisoirement les transporteurs des régions Est de la wilaya, mais le provisoire semble s’éterniser, d’autant plus que le projet de réalisation d’une autre station intermédiaire, destinée au simple trafic routier vers les régions de l’Est, n’est finalement que de l’encre sur papier. D’autre projets du secteur subissent le même sort, ou aux meilleurs des cas, patinent. C’est le cas du téléférique, projet alloué à la wilaya, mais qui ne montre toujours pas le bout de son nez. Ou encore le plan de circulation pour le chef-lieu de wilaya, dont l’échéance ne cesse d’être reportée. Des points négatifs dans la gestion du secteur qui nécessitent une révision de fond, afin de réparer toutes les erreurs qui font subir les pires conséquences aux usagers.
T. Ch

