C’est à quelques encablures de la ferme pilote qui produit du blé dur, que sont ensevelis, sous des déversements d’ordures, de déblais provenant des fouilles de nouvelles constructions, relevant soit du secteur étatique ou du privé. Ces débris de matériaux de construction, composés en majorité d’énormes blocs de béton armé et même de rochers, forment des dunes à perte de vue. Ces monts de détritus s’étendent sur environs un kilomètre de longueur sur 250 m de largeur, soit à partir de la RN15 jusqu’au bord du lit Assif N’Sahel. Cette importante surface de terrains agricoles, relevant de la ferme pilote qui longe la périphérie ouest de Raffour dans le sens de la longueur, ne produira désormais plus rien et prend les formes d’un terrain vague. Un terrain qui continue à recevoir des déversements quotidiens de toutes sortes de déchets solides, grignotant chaque jour sur ces terres hautement fertiles et irriguées de surcroît. Pire encore, ces lieux sont côtoyés étroitement par des centaines de maisons, formant, ainsi, un effroyable foyer d’épidémie qui constitue une réelle menace pour la santé publique. Un état de fait qui a fini avec le temps par se banaliser et qui ne fait réagir aucun des riverains qui semblent s’en accommoder, malgré le fait qu’il constitue un réel danger pour eux. Cela se passe au moment où les pouvoirs publics engagent d’énormes enveloppes financières pour éradiquer ce genre de dépotoirs sauvages. Bien mieux au moment où un ambitieux programme d’irrigation de terrains agricoles des plaines de M’Chedallah, dont fait partie cette surface massacrée et Chorfa à partir du barrage de Tilesdit, est lancé depuis l’année passée en grandes pompes par les autorités. À quoi sert-il de ramener de l’eau quand on ferme les yeux sur ce genre d’agression à grande échelle sur ce qui restait des légendaires plaines d’Oughazi, dont une bonne partie est déjà engloutie par le béton ? Comment a-t-on pu fermer les yeux et se taire sur ce qui s’apparente à un crime à double face écologique et contre l’agriculture ? Alors qu’à moins d’un km, le lit d’Assif N’Sahel, dont les crues ne cessent de grignoter sur ces mêmes terres agricoles, peut recevoir ces déblais et débris qui auraient pu constituer une digue ou une correction torrentielle impeccable pour faire cesser définitivement l’érosion au lieu dit Achadhoukh, à un jet de pierres au sud de Raffour où de véritables falaises ont été formées par les incessantes crues d’Assif N’Sahel, cela en plus d’emporter des parcelles entières d’oliveraies à chaque retour de la saison humide. Ces falaises s’approchent à l’heure actuelle dangereusement du réseau du gaz de ville et d’une ligne électrique haute tension. Dans tout les cas de figure, les pouvoirs publics doivent réagir et mettre fin à ces déversements de déchets solides non biodégradables sur des terres agricoles. C’est ce que semble vouloir faire le nouveau subdivisionnaire de l’agriculture de M’Chedallah. Évoquant ce sujet, dimanche dernier, ce responsable promet de faire le nécessaire pour mettre un terme à cet état de fait. Reste à espérer que ce responsable, récemment affecté dans ce service, tiendrait parole et fera cesser les déversements de déchets solides en ces lieux. Il suffirait de la pose d’une simple clôture pour préserver des terres agricoles d’une inestimable valeur.
Oulaid Soualah.