La violence, sous toutes ses formes, est le facteur intrinsèque, par excellence, qui favorise le stress, notamment en milieu professionnel. C’est ce qu’a révélé une étude effectuée sur une frange du personnel paramédical du centre hospitalo-universitaire Nedir Mohamed de Tizi-Ouzou, présentée, hier, par le directeur général du CHU, le Pr Ziri, lors de la première journée psychiatrique. Il s’agit d’une enquête visant à évaluer le niveau de stress et ses conséquences psychosomatiques chez une population de travailleurs au CHU Nedir Mohamed. Elle a été réalisée sur une durée de près de deux mois (de février à mars 2013) sur une population des paramédicaux. Ainsi, 436 paramédicaux, toutes catégories professionnelles et dont l’âge moyen est de 37 ans, ont participé à l’enquête. Les résultats obtenus démontrent le rôle de la violence, sous toutes ses formes, dans la naissance du stress chez un sujet. D’autant plus qu’un état de stress a été confirmé dans 174 cas des personnes concernées par l’étude, soit 41,1% d’entre elles. En effet, plus de la moitié 64, 2% des travailleurs « stressés », affirment qu’ils ont été exposés, ou le sont toujours, à la violence. Les paramédicaux subissent cette violence, pendant l’exercice de leur fonction, de la part des malades eux-mêmes, dans pas moins de 37, 5%, d’après les résultats de l’étude. Les mêmes statistiques démontrent, par ailleurs, que dans 75,7%, les sujets agressés subissent une violence de la part des proches des malades et des visiteurs. Cette pression et cette violence n’émanent cependant pas que de facteurs extérieurs au monde du travail. En effet, l’étude faite par l’équipe du professeur Ziri démontre qu’une mauvaise atmosphère du sujet a un impact direct sur son niveau de stress.
La violence verbale, la plus répandue
Dans 21,2% des cas, le stress fait suite à une violence subie par les sujets de la part de leurs supérieurs hiérarchiques. Les résultats de la même étude descriptive présentée le directeur général du CHU, fait aussi état de l’existence de violence entre collègues dans 11, 4% des cas et de celle émanant de médecins dans 7, 5% des cas. Et parler de la violence inclue nécessairement toute ses formes, notamment la plus répandue en milieu professionnel, la « violence verbale ». C’est la forme de violence à laquelle sont exposés, au quotidien, les travailleurs et qui a comme première conséquence d’engendrer le stress. Cette maladie du siècle se traduit par l’anxiété les insomnies, voir la dépression et des maladies dites psychotiques, chez un sujet. Le stress peut, ainsi, avoir des répercussions graves sur le quotidien de personnes qui y sont exposées. L’étude démontre aussi l’existence chez les sujets de l’anxiété dans ses formes, modérée et sévère, respectivement avec 47, 7% et 42, 2% des cas. La dépression, dans sa forme sévère, a été enregistrée dans 63,6% des sujets stressés. Les intervenants ont, par ailleurs, conseillé aux présents de prendre cette étude effectuée sur une population de travailleurs paramédicaux de tous les services du CHU de Tizi-Ouzou, comme référence pour tenter de comprendre le stress, dans d’autres secteurs d’activités. Par ailleurs, le stress peut engendrer chez le patient d’autres conséquences, encore plus graves. Et c’est d’ailleurs là le thème des conférences animées par des spécialistes lors de la journée d’hier. Il s’agit notamment de la schizophrénie et du suicide.
T. Ch.
