Imbroglio autour du marché des fruits et légumes

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Le site de l’actuel marché des fruits et légumes, de la ville de Fréha, est l’objet de convoitise de la part d’un particulier. Ce dernier veut le récupérer, arguant que le terrain est son bien. 

C’est en tous cas ce qu’affirment les vendeurs exerçant au sein de ce marché et qui n’ont pas tardé à réagir. Dès que l’information leur est parvenue, ils ont immédiatement exprimé leur opposition. Jeudi dernier, ils ont en effet accroché plusieurs banderoles, à travers toute la localité pour dire non à cette tentative.     « Non au squattage du marché », « assa, azeka, le marché yella, yella », ou encore «  afus deg fus taêkoumt atifsous », c’est ce qu’on pouvait lire sur les dites banderoles. «  On ne cédera pas, ce marché nous appartient. Ce monsieur prétend que ce site lui appartient mais, ce n’est pas vrai », martèle un des vendeurs, affirmant que le citoyen en question n’a rien à espérer. Une quarantaine de marchands activent, faut-il le signaler, au niveau de ce marché qui existe depuis 1997. «  Nous avons des arrêtés dument signés par l’APC », nous informe encore un autre vendeur. Même son de cloche de la part des autorités locales. La maire que nous avons rencontré estime qu’il n’est pas question de céder le site à qui que ce soit. «  Cet homme qui prétend que ce terrain lui revient de droit n’a bénéficié en réalité que d’un projet dans le cadre du CALPILEF en 1994. Autrement dit, le dit site n’est pas un legs ou un bien familial », estime le maire, Mohand Azizi. Il expliquera que l’arrêté d’exploitation a été annulé après que cette personne n’a pas réalisé son projet au bout de trois ans : « le plan d’occupation du sol (POS), établi et approuvé par les services publics en 1997, stipule d’ailleurs clairement que le site en question est un marché ». Le maire porte à la connaissance de l’opinion publique que le citoyen a attaqué en justice l’APC, les domaine ainsi que les vendeurs, mais il affirme que l’APC ira jusqu’au bout et fera tout pour défendre les intérêts de la commune ainsi que ceux des vendeurs qu’il a tenu à rassurer : «  J’ai reçu ce matin une délégation des vendeurs. Je les ai rassurés et leur ai promis que nous irons jusqu’au bout avec eux », déclare Mohand Azizi. Pour sa part, la section locale du RCD a rendu publique, hier, une déclaration à travers laquelle elle déclare son soutien aux vendeurs. Le RCD, qui ne semble pas avoir encore digéré sa défaite lors des dernières élections locales de novembre n’a pas raté l’occasion de dénigrer l’actuel exécutif « issu d’une alliance incompétente, contre nature, présidée par un parti détenant seulement quatre sièges », écrit-elle.  C’est dire que la section locale du RCD en a encore gros sur le cœur contre l’exécutif communal actuel, sinon comment expliquer le fait que ses membres parlent, dans cette déclaration,   de « vente » du marché alors que ce n’est nullement le cas. La section elle-même le déclare ouvertement dans le dit document, en rappelant  que ce «  dossier a été bloqué » au temps de l’APC du RCD. Il faut signaler en outre que l’actuel exécutif et les vendeurs, qui ne veulent que préserver leur gagne pain, travaillent la main dans la main pour arriver à cette fin. Donc, s’il y a réellement projet de vente, comme la section le dit, qu’elle déballe tout. Qui veut vendre ce marché ? Que la section du RCD aille au bout de ses arguments, ou cesse  de « distiller » ainsi des bribes d’informations ou d’intox. Pour plus d’un, il s’agirait en fait d’une autre tentative de cette formation de semer la zizanie et la suspicion à Fréha et de récupérer, pour ses intérêts politiques, cette situation. Une autre question s’impose en effet : pourquoi ce dossier ressurgit-il subitement à ce moment précis ? Quoi qu’il en soit, cette histoire constitue l’événement à Fréha, une localité qui, il faut le dire, est plongée dans une monotonie généralisée. Depuis jeudi, on n’y parle plus que de cela.                  

M.O.B.

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