La violence dans les stades est devenue monnaie courante, au point où il est devenu risqué d’aller au stade. Il faut y réfléchir à deux fois avant de partir suivre une rencontre de football, car on prend le risque d’assister à tout, sauf à une partie de foot. Quelle que soit la division, et à chaque week-end, des bagarres d’une rare violence sont enregistrées dans nos stades. Avant-hier samedi, à l’occasion du match MB Bouira – ES Azeffoun, comptant pour la 21e journée de la régionale I, tout ne s’est pas très bien déroulé loin de là. Au lieu du bon jeu et du fairplay, c’est la violence qui a pris place. Malgré l’importance et l’enjeu de la rencontre, et la pression qui pesait sur les deux équipes, rien ne peut justifier ce qui s’était passé samedi dernier au stade Bourouba said. A peine l’arbitre allait-il procéder à la vérification d’usage des licences des 2 effectifs, une violente bagarre, personne ne pourra dire qui fut à son origine, a éclaté entre les joueurs des 2 équipes. Une véritable bataille rangée a pris possession du stade. Un joueur d’Azeffoun, Bessakria Djillali, voulant rejoindre les vestiaires et échapper à la furie générale, glissa et percuta la porte. Il fut blessé au visage et dut être évacué à l’hôpital de Bouira. Les services d’ordre durent intervenir rapidement pour réinstaurer l’ordre. Une centaine de policiers ont été dépêchés au stade Bourouba Saïd. L’entraîneur d’Azeffoun, Karim Kaced, fut même pris d’un malaise et fut évacué à l’hôpital. Quelques minutes plus tard, ce fut au tour de son assistant Sediki de se sentir mal et d’être transféré à l’hôpital. Heureusement, plus de peur que de mal, Bessakria s’en sort avec quelques points de suture, et les deux entraîneurs ont quitté l’hôpital. Au niveau du stade, on tenta de jouer la carte de l’apaisement. Malgré le renforcement du dispositif sécuritaire, les visiteurs ont refusé de jouer, même après plusieurs réunions entre les services de sécurités et les responsables des deux équipes et le trio d’arbitrage.
Le match n’a pas eu lieu
Il était 16h passées, l’arbitre décida de ne pas faire jouer la rencontre. Les visiteurs quittèrent le stade sous bonne escorte policière. Les responsables du stade et ceux du MBB ont invité les services de sécurités, les délégués de match, les arbitres ainsi que la presse à entrer aux vestiaires réservés aux joueurs de l’ESA. Tout le monde put constater les dégâts qui y avaient été commis. Le stade Bourouba saïd fut ainsi le théâtre de violences inouïes. La question qui s’impose est sans doute celle de savoir à qui incombe la responsabilité de ceci. Elle ne peut être que partagée, entre les responsables, les joueurs et les sponsors, ces derniers mettant la pression du résultat rapide. Tout est à revoir pour sauver le sport roi qui ne cesse de régresser. Il n’y a qu’à voir les résultats des clubs algériens dans les compétitions continentales et arabes pour s’en convaincre. L’équipe nationale des U20 en coupe d’Afrique, qui s’est déroulée en Algérie en ce mois de Mars, en est une éloquente illustration. Ce match MBB – ESA est donc une nouvelle affaire sur le bureau de la Ligue Régionale d’Alger.
Rayane. B