Le wali de Tizi-Ouzou s’est rendu, hier, sur le chantier du nouveau stade de Tizi-ouzou. N’écartant pas des mises en demeure et des pénalités pour retards, il a exigé des maîtres d’œuvre la consommation, en réalisation, du budget d’un milliard de dinars par mois accordé au projet.
Une vingtaine de personnes seulement s’affairaient sur le site de réalisation du stade de 50 000 places, c’est la triste réalité qu’a eu à vérifier, hier, le premier magistrat de la wilaya, M. Abdelkader Bouazghi, lors de sa visite de travail et d’inspection sur le chantier. Un chantier qui continue à accumuler retard sur retard. Lors de cette énième visite, le wali a tenu une réunion, encore une autre, avec les différentes parties pour débattre de la situation. Ainsi, et depuis le dernier déplacement qu’a effectué le wali et sa délégation au niveau du site, au début du mois dernier, rien ne semble avoir bougé. Un constat établi par le wali, lui-même, qui n’a pas manqué de signaler aux présents que « c’est la même situation qu’il y a trois mois ». Ainsi, sur le site devant accueillir le grand stade, il n’y a de visible que des piliers édentés qui laissent, à peine, deviner de futurs gradins projetés pour accueillir 50 000 spectateurs. Le taux d’avancement des travaux de ce complexe ne dépasse, hélas, pas les 15%. Et après la validation de l’avenant introduit par le bureau d’étude chargé du suivi et celui du groupement d’entreprises par la commission nationale des marchés, et au rythme où vont les choses, le stade ne sera jamais prêt pour avril 2014. Des mises en demeure, voir des pénalités pour retards ne sont pas a écarter, selon M. Abdelkader Bouazgui, qui affirmait, hier, qu’aucun délai supplémentaire ne sera accordé aux entreprises réalisatrices. La réunion d’hier, présidée par le wali, a vu la participation du P/APW de Tizi-Ouzou, M. Hocine Haroun, du chef du cabinet du wali, des directeurs de la jeunesse et des sports, des travaux publics et celui de l’urbanisme et de la construction, entre autres. Il y avait également les partenaires dans la réalisation du projet, à savoir les représentants du bureau d’étude «Dune Architecture», le groupement d’entreprises ETRHB Haddad (Algérie) et FC Construction (Espagne), chargés de la réalisation, ainsi que des représentants du CTC.
Moins de 200 millions de dinars consommés chaque mois dans la réalisation
Au lancement des débats, une impression de déjà-vu a régné. En effet, il n’était question que de retard, de promesses du genre « incessamment » ou « prochainement », comme c’était le cas lors de la dernière réunion tenue au début du mois de février dernier. L’état des lieux laissera le wali sceptique, comme il n’a d’ailleurs pas cessé de le faire savoir au cours de la réunion. Il semblait ne plus y croire, et c’est ce qu’il a affirmé hier, en comparant le projet à un… « mirage ». Les retards sont plus que jamais évidents et, désormais, pour les rattraper il faut des mesures d’urgence. Et c’est ce qu’a voulu faire entendre M. Abdelkader Bouazghi, hier, aux responsables chargés de la réalisation du projet à travers des instructions. Un renforcement en moyens humains et matériels et un plus « grand sérieux dans la réalisation ». Ainsi, et au risque de se répéter, le wali interpellera le groupement d’entreprises chargé de la réalisation afin de revoir à la hausse le nombre de travailleurs sur le site. Le renforcement en moyens humains sur le chantier, est une nécessité pour pourvoir récupérer, un tant soit peu, les retards qui ne cessent de s’accumuler. Plus d’un mois après l’engagement que ses responsables ont tenu en présence du wali lors de son dernier déplacement sur le site, le groupement d’entreprises chargé de la réalisation du projet n’a pas avancé d’un iota. En effet, ce jour là on avait parlé d’un renforcement des moyens humain sur le chantier, « pour atteindre pas moins de 565 ouvriers à la fin du mois de février », chose qui n’a pas été accomplie, puisque hier, on parlait encore que de 400 ouvriers du côté du groupement chargé de la réalisation du complexe, et de pas plus de 180, selon le bureau chargé de l’étude et du suivi du projet, alors que sur le terrain à peine une vingtaine d’ouvriers animaient le chantier… Cette «polémique» sur le nombre de travailleurs sur le chantier fera d’ailleurs réagir le wali qui affirmera qu’« il y a du mensonge dans l’air ».
Le groupement d’entreprises accablé
De son côté le directeur de la jeunesse et des sports M. Dahmane Iltache, a affirmé n’avoir constaté lors d’une de ses sortie sur le chantier, que « deux personnes qui travaillaient sur le chantier de réalisation du stade d’athlétisme de 6 500 place, et pas plus d’une vingtaine sur celui de football ». Un rythme qui ne permettra, sans aucun doute, jamais de terminer le projet dans les délais et son acquisition d’ici avril 2014. Actuellement, la consommation du budget n’atteint pas les 200 millions de dinars par mois. Le wali instruira les maîtres d’œuvre d’atteindre le milliard de dinars consommés en réalisations par mois. La réunion d’hier a, ainsi, permis de se fixer sur les responsabilités de ces blocages dans l’avancement du projet. Pour le wali, qui a d’ailleurs rejeté toute responsabilité de l’administration, « l’avenir du nouveau stade de Tizi-Ouzou dépend du groupement des entreprises». Il ajoutera à l’égard de ces entreprise que « tout vous a été accordé il y a même eu des autorisations que l’administration vous a octroyées en assumant toute les responsabilités, même si parfois on a frôlé l’illégalité. Vous n’avez aucune excuse valable ». Le wali ajoutera « vous êtes en train de nous mentir et de vous mentir à vous-même. Vous savez très bien que le stade ne sera jamais prêt dans les délais si ça continue comme ça ». Il signalera, par ailleurs, que la visite du ministre a été retardée uniquement dans le but de régler les problèmes existants. La réunion d’hier s’est terminée sur une note négative du wali qui a affirmé ne pas être rassuré. Une visite guidée sur chantier a, par la suite, été effectuée par la délégation.
T. Ch.