Une journée d’information a été organisée, hier, au théâtre communal Salah Saâdaoui, par l’Association de la protection des droits de l’enfant, dans le but de sensibiliser la population sur le phénomène de kidnapping des enfants. La rencontre à laquelle ont pris part, la présidente de l’union local de l’UNFA, un cadre de la police, ainsi que plusieurs spécialistes, dont des psychologues et des avocats, n’a malheureusement pas drainé une grande foule. Un état de fait regrettable qui n’a pas manqué de susciter des interrogations aussi bien de la part des initiateurs que des intervenants. La première intervenante fut Maître Bechour qui a abordé le phénomène sur un plan juridique, en se focalisant sur les différentes dispositions prévues par le code pénal. Selon l’avocate, les articles 326, 327, 328 et 329 du code pénal prévoient des peines allant de 1 à 5 ans d’emprisonnement à l’encontre des mis en cause dans des affaires du kidnapping. Des peines jugées insuffisantes par l’avocate qui a plaidé pour le durcissement de la loi, en préconisant l’application de peines plus sévères de plus de 15 ans d’emprisonnement. A propos de la loi en vigueur, Maître Bechour a noté que celle-ci n’a pas beaucoup évolué depuis les années 70 et nécessite donc une mise à jour. Mme Assas Ranja, de l’UNFA et élue FFS à l’APW de Bouira, a quant à elle assimilé le phénomène à du terrorisme. Elle a lancé au passage, un appel pressant à l’endroit des parents, mais aussi aux comités de quartiers pour plus de vigilance. Dans le même ordre d’idées, M Zerrouk, cadre de la police a, de son côté réitéré son appel à l’endroit du citoyen pour plus de mobilisation et d’éveil. Il expliquera que les éléments de la sûreté ont pris des mesures en multipliant les patrouilles près des établissements scolaires et au niveau des cités résidentielles. L’officier de la police a indiqué qu’un numéro vert (le 15 48) est opérationnel H 24 et est mis à la disposition de la population. Pour sa part, Mme Bouafia, psychologue, est revenue sur l’état de psychose et de peur qui s’est emparé des parents mais aussi des enfants, depuis l’apparition du phénomène. Selon la psychologue, beaucoup d’enfants sont traumatisés et ont du mal à vivre leur enfance normalement. Un état de fait qui a, selon elle, des répercussions négatives sur leurs résultats scolaires, qui sont en nette régression. Pour éviter cela, la psychologue a noté qu’il ne fallait surtout pas ‘’en faire trop’’ : « en parler avec les enfants c’est nécessaire mais sans rentrer dans des détails à même de susciter des angoisses et provoquer des traumatismes chez ces derniers ». La psychologue a invité les parents à emmener eux-mêmes leurs enfants à l’école et à aller les chercher. A préciser qu’aucun cas de kidnapping de mineurs n’a été signalé dans la wilaya de Bouira.
D. M.
