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«J’ai toujours donné le meilleur de moi-même»

Après la cérémonie, le comédien s’est volontiers prêté à un jeu de questions-réponses 

La Dépêche de Kabylie : Qui est Kaci Tizi-Ouzou ? Pourquoi pas Kaci Stayfi puisque vous êtes originaire de la wilaya de Sétif ?

Kaci Tizi-Ouzou : Pourquoi « Kaci Tizi-Ouzou » ! C’est une question que l’on me pose souvent et, comme à chaque fois, j’y répondrai sincèrement. Ce nom d’artiste que j’ai fait mien est mûrement réfléchi, car j’aime les gens de cette région, leur sincérité m’émeut et me touche au plus haut point. Ce sont des gens terre à terre, francs, sincère sans hypocrisie aucune, crus comme moi. C’est pour cela que je leur ai donné le meilleur de moi-même, notamment en me faisant appeler du nom de leur région.

Parlez-nous de vous en quelques mots, qui est Kaci Tizi-Ouzou ?

Mon véritable nom est Hamid Lourari, je suis né en 1931 dans le village d’Ighil Oufella à Béni Ourtilane, dans la wilaya de Sétif. En 1946, j’ai rejoint la troupe de Réda Bey dont le directeur n’était autre que Mahboub Stambouli, un homme de radio et de théâtre. Nous répétions dans une cave de la rue Rovigo. Puis, j’ai décidé de tenter ma chance en France. Parti sans le sou, j’ai fait beaucoup de petits boulots avant de trouver ma voie. J’ai exercé mon talent d’humoriste comme directeur artistique dans une prison française et il m’était arrivé d’organiser des spectacles face à 3500 détenus. De retour en Algérie, j’ai intégré la radio nationale où j’ai fait plus de 6000 émissions radiophoniques, notamment avec Mohamed Hilmi et Najwa.

Vous avez marqué toute une génération par vos interprétations au petit écran. 

Vos sketchs sont une référence pour les humoristes en devenir, que pouvez-vous nous en dire ?

J ai plus de 150 sketchs à mon actif et plus de 9 participations dans différents films. J’ai même eu droit à la reconnaissance suprême en 1969 avec « le certificat de professionnalité », délivré par le président de la culture internationale. Mon premier sketch, intitulé « Le restaurant », avec Ahmed Kadri, plus connu sous le sobriquet de Krikeche, m’a ouvert les portes du succès.

Pourquoi avez-vous disparu du petit écran, est-ce un choix personnel?

Ce n’est pas un choix, non. Je n’ai plus été sollicité depuis des années, moi comme un certain nombre de grands comédiens. On a voulu nous cacher avec un rideau pourri, alors que nous sommes toujours sains d’esprit. Il faut en chercher les véritables raisons ailleurs. 

Percevez-vous des droits d’auteur pour vos œuvres ?

Hélas, non ! Pourtant, j’ai beaucoup donné mais je n’ai jamais rien perçu. J’ai fait un dossier pour le responsable en charge des droits d’auteur, mais ma requête est restée lettre morte.

Pour ce qui est du cinéma algérien, que pouvez-vous nous en dire ?

Nous avons des jeunes extraordinaires, pourquoi ne pas les aider !? Si on pousse une charrette sans boeufs, elle ne bougera jamais. Nos jeunes sont dynamiques et capables de faire des miracles, il faut leur en donner la chance et les moyens… et je terminerai sur cela. 

Propos recueillis  par K. T. 

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